Au sein du groupe LR, nous voterons évidemment contre l'amendement. Nous souhaitons renforcer la protection de l'environnement, ce qui ne peut se faire qu'à un rythme acceptable par la société. Certains voudraient aller plus vite. On souhaite toujours que les autres professions avancent plus rapidement que soi. En l'occurrence, il est un peu facile de le demander aux agriculteurs, qui n'ont cessé d'accomplir des efforts depuis 1945. Toutes les études convergent pour reconnaître que notre alimentation est bien meilleure, en termes de qualité gustative et sanitaire et de traçabilité, qu'elle ne l'était il y a dix, vingt ou trente ans, et qu'elle est meilleure en France que dans beaucoup d'autres pays du monde – certains estiment qu'elle occupe le premier rang. Les agriculteurs ont fait un travail formidable. Il faut les aider à avancer.
J'ai combattu l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes posée par la loi de 2016, mais je reconnais qu'elle a permis une certaine prise de conscience. Il faut toutefois éviter que des professionnels se retrouvent la tête sur l'échafaud, faute de solutions techniques. Parce que nous sommes tous favorables à l'environnement, il faut accepter que nous avancions tous au même rythme. Si nous ne trouvons pas de nouvelles solutions, 26 000 agriculteurs s'orienteront peut-être, demain, dans une autre voie : nous n'aurions plus, alors, de filière betteravière, donc plus de filière sucrière. Peut-être les 20 000 personnels des sucreries trouveraient-ils un autre emploi mais, en tout état de cause, nous serions contraints d'importer auprès de nos amis et partenaires européens la totalité du sucre que nous consommons. J'ai toujours considéré que l'écologie avançait si elle était solidaire. Nous devons manifester cette solidarité avec les Polonais, les Allemands, les Belges. Nous devons avancer au même rythme, en tirant parti des mêmes atouts.