On part d'un constat terrible : la filière, dites-vous, monsieur le ministre, ne passerait pas l'hiver. À partir de là, au vu des données économiques que vous avancez et de l'enjeu écologique, un tel débat, mené dans l'urgence, ne peut satisfaire la représentation nationale. Par ailleurs, M. Charles de Courson nous a dit que nous prenions une lourde responsabilité car, selon lui, nous faisons courir un risque de faillite à 26 000 exploitants agricoles, ce qui pourrait mettre au chômage 46 000 personnes, dont 20 000 salariés. Nos agriculteurs peuvent assurer, pendant un certain temps, une reconversion culturale pour surmonter les difficultés conjoncturelles que vous vous efforcez de combattre par la recherche et des mesures annexes. Plusieurs des vingt et une sucreries françaises éprouvaient, avant la crise, des difficultés, mais votre gouvernement refuse d'écouter les propositions de mutation et de diversification industrielle. À titre d'exemple, la sucrerie du Puy-de-Dôme, à laquelle a fait référence tout à l'heure Mme Christine Pires Beaune, avait la capacité d'engager une telle mutation. Il y a là un gisement d'intelligence qui permettrait, dans le cadre d'un plan d'accompagnement, de surmonter cette période difficile sans avoir recours à la disposition qui nous est proposée. Contrairement à ce qu'a dit M. Vincent Thiébaut, nous n'affirmons pas que les agriculteurs sont de terribles individus qui attirent toutes les misères du monde. Mais, demain, l'opinion publique mettra les betteraviers au pilori, ce qui est terrible pour la profession.