Je dispose certainement des mêmes sources que certains de mes collègues, mais je pense que la répétition favorise la compréhension, comme je l'ai déjà souligné.
Mon intervention porte sur la liaison à grande vitesse avec Londres Saint Pancras via le tunnel sous la Manche. Cette ligne permet d'assurer les liaisons interrégionales à grande vitesse entre Londres, Paris, Bruxelles et au-delà. À ce titre, elle constitue un maillon stratégique dans la continuité territoriale entre le Royaume-Uni et le continent européen. En tant qu'élu des Hauts-de-France, cette liaison nous importe beaucoup.
Déjà touchée par le Brexit et par les réductions de trafic liées à l'épidémie de Covid‑19, cette liaison ferroviaire subit de plein fouet les nouvelles restrictions de voyage drastiques liées à l'émergence du variant au Royaume-Uni. Depuis mars 2020, Eurostar a vu son trafic chuter de 85 % et n'assure plus qu'un aller-retour par jour. M. Christophe Fanichet, président-directeur général de SNCF Voyageurs, s'est publiquement inquiété, le week-end dernier, de l'avenir d'Eurostar, société sous perfusion.
Cette situation est problématique à de nombreux égards, tant du point de vue de l'équilibre économique de la liaison que des impacts qui pourraient être durablement générés en termes d'évolution des usages, avec un risque majeur de changement des habitudes des voyageurs. Sur le plan écologique, un report modal de ce mode décarboné vers l'avion n'est pas à exclure. Au plan économique, l'attractivité de la France s'en trouve fragilisée, qu'il s'agisse des voyageurs de tourisme, des résidents français outre-Manche – quelque 300 000 Français vivent et travaillent à Londres – ou des échanges économiques. De fait, dans le cadre du plan de relance, mais également dans le contexte particulier de la négociation du Brexit, nous nous interrogeons sur les perspectives pour cette liaison majeure.