La région Normandie est le territoire national le plus impacté par les conséquences du Brexit. À cet égard, je vous interrogerai sur deux points.
D'abord, les collectivités normandes et les ports qu'elles font fonctionner se sentent abandonnés par l'État, qui refuse de voir les investissements rendus nécessaires par la remise en place d'une frontière et des contrôles douaniers qui y sont liés. L'État n'aura participé à aucun financement sur ces investissements, ce qui constitue une déception et surtout une injustice. En outre, certains sujets ne sont pas traités, à l'instar du déménagement de l'administration et des fonctionnaires de l'État. Je pense ici aux centres des phares et balises à Cherbourg et à Ouistreham. Plusieurs millions d'euros de l'État sont en jeu, et les gestionnaires de ces ports restent sans retour de la part de l'État.
J'aborderai également le devenir d'une entreprise emblématique des liaisons transmanche, à savoir Brittany Ferries, que nous avons déjà évoquée. L'entreprise connaît, coup sur coup, l'impact de la Covid-19 et l'impact du Brexit. Pas un euro du plan de relance de l'État ne bénéficierait à Brittany Ferries, alors qu'il y aurait pourtant matière à l'aider en matière d'investissements, notamment sur les thématiques de la transition énergétique. En tant que Normands, nous avons l'impression que l'État a fait le pari que le Brexit n'adviendrait pas, que rien n'a été anticipé et que l'État n'est pas au rendez-vous le jour d'après.