Je me réjouis de la réinstauration d'un Haut-Commissariat au plan. Jamais la France n'a eu autant besoin à la fois d'une vision et de l'art de la traduire dans les faits ; deux éléments que le Haut-Commissariat s'efforce de combiner.
J'attache, tout comme vous, une extrême importance à la biodiversité. Nos politiques publiques se focalisent aujourd'hui sur le climat et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, bien qu'elle ne corresponde qu'à un aspect parmi d'autres de la préservation de l'environnement. La biodiversité touche au quotidien des Français : à la lutte contre la pollution, ou encore à la renaturation, autant de sujets qui impactent nos concitoyens parfois plus que les décisions relatives aux gaz à effet de serre prises dans des Conférences des parties (COP) ou des États signataires.
Nous ne devons pas, par ailleurs, négliger de penser l'écologie. Les solutions pragmatiques doivent intervenir à l'issue d'une réflexion structurée sur notre approche de l'écologie. Face à nous se dressent des contre-projets extrêmement bien construits. Il reste beaucoup à faire dans ce domaine. L'élaboration d'une colonne vertébrale intellectuelle de la transition écologique compte à mon sens parmi les missions du Haut-Commissariat au plan.
Ma question, assez simple et précise, portera sur le financement de la transition écologique et la territorialisation de celui-ci. La dernière fois que je l'ai soulevée en commission, il m'a été répondu qu'elle reviendrait sur la table dans une dizaine d'années. Vous m'apparaissez donc, monsieur le Haut-Commissaire, comme l'interlocuteur le mieux à même d'y répondre. Des objectifs ambitieux de préservation de la biodiversité et de réduction des émissions de gaz à effet de serre ont été fixés aux entreprises. Cependant, il manque aux territoires aussi bien des financements suffisants pour soutenir des projets de transition écologique que des mécanismes de compensation efficaces.
Alors même que le marché du carbone se structure à l'échelle européenne, ni nos petites et moyennes entreprises (PME) ou nos entreprises de taille intermédiaire (ETI), ni nos collectivités ne disposent de mécanismes de financement de projets à fort impact sur nos territoires, à même de compenser leurs émissions de carbone dans l'attente de procéder aux transformations nécessaires de leur modèle économique. Le groupe Agir ensemble est pour cette raison porteur d'un projet expérimental de marché « vert ». J'aimerais connaître votre avis sur de tels mécanismes susceptibles d'enclencher un cercle vertueux sur nos territoires. Territorialiser le financement de la transition écologique apparaît comme un enjeu de taille pour que les citoyens perçoivent l'impact concret dans leur cadre de vie de ces efforts considérables que nous leur demandons aujourd'hui.