Historique, ce budget ? En tout cas, il ne protège pas les Français. J'en donnerai trois exemples, mise en bouche de ce que nous exposerons en séance publique. Il a été beaucoup question ces jours-ci de l'augmentation des factures d'énergie : elle n'est ni plus ni moins le fruit de la privatisation de nos outils industriels, EDF et Engie. Les mesures curatives que vous annoncez pour corriger une politique de libéralisation que vous assumez entièrement sont loin de répondre aux préoccupations des ménages ouvriers et employés, non plus qu'à celles des classes moyennes, qui ne verront pas augmenter le chèque énergie – lequel ne compensera pas à lui seul la lourdeur des factures qui s'annoncent.
En matière de transports, rien de nouveau n'est prévu qui permettrait d'acheter un véhicule propre sans devoir se saigner au point d'être contraint d'y renoncer. L'énorme décalage entre les moyens nécessaires et vos ambitions en la matière signifie que vous allez vers une discrimination sociale et territoriale supplémentaire ; nous ne pouvons l'accepter.
Si la dotation du fonds de prévention des risques naturels majeurs augmente de 30 millions d'euros, c'est parce qu'il fallait tenir compte des paiements consécutifs aux dommages provoqués par la tempête Alex. On est donc loin d'une trajectoire décisive d'accélération et d'intensification des indispensables investissements d'adaptation au réchauffement climatique, alors même que les épisodes extrêmes vont se multiplier en métropole et outre-mer ; l'effort n'est pas à la hauteur. Pour les risques technologiques, quand la faiblesse des moyens humains rend déjà les inspections aléatoires en Normandie, il y a un certain cynisme dans le fait de se féliciter du ralentissement de la baisse des effectifs, alors que 350 postes supplémentaires seront supprimés. Cela renvoie à la question des ressources : allons donc un peu chercher du côté des profils et des hauts revenus.