Les jeux Olympiques et Paralympiques dont nous parlons se dérouleront à Paris dans sept ans. Le temps qui nous est ainsi donné ne sera pas de trop pour organiser dans de bonnes conditions les jeux Olympiques d'été, pour la première fois depuis un siècle.
Je souhaite cependant revenir sur plusieurs points.
Le premier est celui de l'exemplarité de la gouvernance. Il y a déjà eu une alerte car nous avons appris que la célébration, à Lima, d'une victoire déjà acquise avait donné lieu à des agapes qui ont coûté plus d'un million d'euros. On évoque aussi les rémunérations des membres du COJO, qui feraient pâlir d'envie certains salariés « normaux ».
Le groupe Les Républicains veut des jeux exemplaires en matière de transparence. Aussi sommes-nous satisfaits que le COJO prenne, pour l'organisation de ces jeux, la forme d'une association de loi 1901 dotée, par ses statuts, d'un comité d'éthique, d'un comité d'audit et d'un comité des rémunérations.
Nous jugeons positif que le projet de loi en soumette les membres directeurs aux obligations de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, et qu'il laisse entière latitude à la Cour des comptes pour contrôler sa future activité partout en France.
Au-delà de la transparence et de la probité, le deuxième défi qui est en face de nous est le respect du budget. C'est loin d'être gagné. Ce budget de la candidature parisienne est considéré comme raisonnable, du fait du niveau d'équipements qui existe déjà : 90 % sont déjà en place, même s'ils devront souvent être rénovés. Ce budget ne doit absolument pas occasionner le moindre dérapage, car un dérapage se ferait nécessairement à la charge du contribuable français. D'abord fixé à 6,2 milliards d'euros, il s'élève déjà à 6,6 milliards : 3,6 milliards destinés au COJO et 3 milliards, hors COJO, pour les infrastructures dites pérennes.
Depuis les jeux de Los Angeles, toutes les éditions ont occasionné des dérapages budgétaires : 32 milliards d'euros à Pékin, 50 milliards à Sotchi… Même Londres a dépassé son budget de plus de 100 %. Nous jouons donc déjà une partie de la crédibilité de nos jeux sur le budget. C'est dans cet esprit que le Parlement a voté, contre l'avis du Gouvernement, la création d'un jaune budgétaire consacré aux jeux. En outre, la Cour des comptes devra s'assurer du bon usage des deniers publics par les organisateurs, ainsi que de la maîtrise du budget général. Nous y serons très attentifs.
Le troisième point de vigilance, c'est la nécessité de ne pas faire gagner seulement Paris ou – même si je m'en réjouis – la Seine-Saint-Denis, mais tous les territoires périphériques. Or, pour l'instant, nous ne sommes pas à la hauteur de ce rendez-vous du sport pour tous.
En effet, ces jeux se préparent à un moment où le Gouvernement a taillé dans le vif des recettes du sport pour tous, réduisant fortement les crédits du Centre national pour le développement du sport (CNDS), notamment ceux qui sont affectés aux équipements sportifs de proximité. Le sport est aussi victime de la suppression de la réserve parlementaire, la moitié seulement de ces crédits étant réaffectée au fonds pour les associations. Tant que le décret n'a pas été réécrit, il reste impossible de flécher le moindre euro de crédit vers le sport.
Il y a donc beaucoup à faire si nous voulons faire gagner le sport pour tous et faire gagner toutes nos associations, partout en France, à l'occasion de ces jeux de Paris 2024.
Un mot enfin de l'urbanisme, qui concerne directement notre commission. Plusieurs décisions permettront des actes dérogatoires comportant des mesures d'expropriation. Comment seront protégés les propriétaires concernés ? Quelles garanties a-t-on quant aux indemnisations dont ils pourront bénéficier ?
La réussite des jeux se joue d'ores et déjà, en 2017, sur ces sujets. Dès l'examen de ce projet de loi, nous serons très vigilants sur l'exemplarité des jeux de Paris.