Il est vrai que la proposition de loi n'aborde pas les problèmes fonciers, sur lesquels il faudrait travailler. Nous avons souhaité ouvrir le débat dans le cadre de notre « niche » parlementaire et proposer des mesures précises pour répondre à la crise.
La question du fléchage des chèques alimentaires vers les produits agricoles français ou locaux a beaucoup été abordée lors des auditions. Nous nous sommes rendu compte qu'il y a, en effet, un manque. La limite est qu'il ne faut pas laisser penser que les plus pauvres ne sont pas capables de comprendre eux-mêmes quels produits sont bons et qu'ils achètent nécessairement des produits bas de gamme dans des supermarchés – les associations d'aide alimentaire nous ont mis en garde contre les raisonnements condescendants. C'est aussi pour cette raison que nous n'avions pas prévu initialement de fléchage. Il faut trouver le juste milieu. Pour ma part, je vais plutôt acheter des produits agricoles de qualité, mais la situation économique n'offre pas nécessairement le choix à tout le monde.
J'ajoute qu'il n'y a aucune volonté d'instrumentalisation derrière cette proposition de loi.