Avant la crise du coronavirus, dans une interview d'octobre 2019, vous avez insisté sur l'existence d'un dialogue poussé entre votre syndicat et les organisations non gouvernementales (ONG) sur les questions environnementales. Vous disiez aussi qu'il n'y a pas de justice sociale sans justice écologique, et nous tenons à saluer cette position.
La crise du coronavirus a mis bien des sujets au centre de l'actualité. Il y avait bien sûr ces questions sanitaires tragiques, des questions sociales qui se sont réinvitées de façon très forte, avec des inégalités crûment mises en lumière, mais aussi des questions telles que la politique industrielle, la relocalisation, la nécessité du développement et du redéveloppement de politiques industrielles en France et en Europe dans différents secteurs, ainsi que les questions écologiques, bien sûr. Dans ces périodes de grands redémarrages, il est indispensable d'inscrire dès le départ des règles écologiques vertueuses pour faire face à ce que les scientifiques s'accordent à considérer comme la plus grande menace à laquelle l'humanité doit faire face : le dérèglement climatique, l'effondrement de la biodiversité, la crise des déchets, la crise des matières premières, etc.
Quelle est l'évolution de la politique de la CGT dans ce domaine ? Comment allez‑vous renforcer le dialogue que vous évoquiez ? Quelles politiques de discussion entre sciences, écologie, économie et société voyez-vous ? Que pensez-vous de l'initiative de la convention citoyenne pour le climat ? Avez-vous envisagé de nouvelles façons d'aborder vos luttes et vos discussions avec les institutions ?