L'industrie française, qui représente 12 % du PIB national contre 20 % en Allemagne, a connu des pertes d'emplois continues de 2000 à 2016. Nous en avons fait le cœur de notre politique économique car elle tire l'ensemble de l'économie.
L'enjeu est de relocaliser en France des activités génératrices d'emplois directs et indirects, tout en renforçant notre souveraineté économique. L'industrie est également un levier pour faire face à la fracture territoriale. C'est, troisièmement, dans l'industrie que seront développées les solutions pour réaliser la transformation écologique de notre pays. Enfin, l'industrie est un secteur où il est possible de faire grandir les compétences, par la formation, l'apprentissage, c'est un moyen de désenclavement social.
Nous avons quatre leviers pour gagner la bataille industrielle. Le premier est l'amélioration de la compétitivité, coût et hors coût. Outre la baisse des impôts de production, il s'agit de construire l'usine du futur, aux lignes de production digitalisées, pour des emplois aux contenus plus riches et mieux rémunérés, pour des gains de productivité à deux chiffres, entre 20 et 40 %.
Le deuxième levier est la simplification. Nous avons repris l'intégralité des propositions de la mission de M. Guillaume Kasbarian et les avons mises en œuvre, avec soixante-dix-huit sites clés en main opérationnels. Il s'agit de faciliter la vie des industriels.
Troisième levier : innover dans les secteurs porteurs. Nous avons sélectionné onze marchés clés, dont huit directement liés à la transition écologique.
Quatrième levier : localiser et relocaliser. Nous avons des ambitions dans la santé, l'agroalimentaire, l'électronique et les matériaux. Il s'agit également de continuer à travailler notre attractivité, cette politique qui nous a permis d'être sur la première marche du podium pour les investissements directs étrangers (IDE) dans les projets industriels ces deux dernières années.
Deux éléments de méthode, à présent. Le premier est qu'il faut partir des territoires et co-construire des solutions, car c'est ainsi que nous développerons des écosystèmes puissants. C'est le sens des territoires d'industrie. Vous avez voté dans la troisième loi de finances rectificative une enveloppe de 200 millions d'euros qui permettront de financer cinquante projets à maîtrise d'ouvrage privée d'ici à la fin de l'année. La même somme sera dégagée via la dotation de soutien à l'investissement local (DSIL) pour cinquante projets à maîtrise d'ouvrage publique.
Le second élément, c'est l'Europe, son plan de relance de 390 millions d'euros de subventions et 360 millions d'euros de financements, mais aussi notre action au sein du Conseil « compétitivité ».