Intervention de éric Lombard

Réunion du mardi 29 septembre 2020 à 17h15
Commission des affaires économiques

éric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations :

Monsieur Cazeneuve, concernant nos prises de participations ou nos financements, notre doctrine d'intervention est celle d'un investisseur avisé. Nous prenons nettement plus de risques qu'un opérateur privé, mais nous intervenons dans les entreprises dès lors qu'il est possible de restaurer leur fonctionnement normal. En matière d'outils, nous utilisons soit les fonds propres, soit le financement, voire les prêts participatifs ou les prêts de haut de bilan dans le secteur du logement social.

Il est évidemment essentiel de mesurer les retombées par territoires. Dans notre politique d'investissements, nous veillons, d'une part, à l'équilibre territorial de nos investissements et, d'autre part, à l'équilibre par taille d'opérations. Nous avons d'ailleurs donné délégation aux directions régionales pour qu'elles puissent décider rapidement d'investissements en soutien à l'hôtellerie ou à des projets d'aménagement.

Pour inciter les Français à dépenser et pour libérer l'activité, nous pouvons montrer que les acteurs publics soutiennent les entreprises et les collectivités à traverser la crise en maintenant l'emploi, car l'inquiétude des Français porte sur l'emploi.

Madame Dalloz, notre représentant au conseil d'administration de Veolia a voté après avoir pris attache et en accord avec la CDC, car ce projet avait du sens.

S'agissant des EHPAD, nous investissons de plus en plus sur les murs. Si les groupes privés peuvent prendre en charge le bâtiment et le fonctionnement de l'EHPAD, la prise en charge du bâtiment est plus compliquée dans le monde associatif ou public. C'est pourquoi CDC Habitat a créé une foncière pour porter les murs des EHPAD afin de permettre aux groupes associatifs d'accéder plus facilement à du foncier. À ce titre, nous sommes investisseurs. Par ailleurs, nous sommes prêteurs dans le domaine public.

Concernant le PIA 4 et le très haut débit, nous pouvons d'ores et déjà financer les 8 millions de prises évoquées, même si le déploiement technique nécessite du temps.

Madame Rouaux, je suis peu compétent sur MaPrimeRénov', car elle concerne la rénovation de bâtiments privés. Nous gérons quant à nous la rénovation de HLM et nous avons informé les 750 organismes de HLM de notre mise à disposition de financements. À Tarbes par exemple, deux HLM ont d'ores et déjà fait l'objet d'une rénovation totale et thermique. Elle a été décidée par le président de l'organisme HLM et financée par nos fonds d'épargne. De même, pour les bâtiments publics, nous sommes en contact avec les élus. En revanche, il est extrêmement compliqué d'inciter les propriétaires privés à faire de la rénovation thermique.

Ensuite, je souhaite augmenter notre implication dans la transition agricole. Je reconnais que nous sommes insuffisamment présents dans ce domaine ; nous avons plus de mal à y entrer.

Madame Delpirou, en matière de rénovation thermique, la limite ne repose pas sur la main-d'œuvre, et il convient surtout de déclencher l'action chez les opérateurs. C'est assez naturel dans le logement social, car la rénovation thermique diminue les charges et améliore la qualité de vie des locataires. En revanche, c'est plus difficile avec les responsables de collectivités territoriales pour lesquelles l'investissement est assez coûteux et peu visible. Il conviendrait de rénover davantage les mairies, les écoles ou les universités.

Monsieur de Courson, l'intégration de La Poste ne dégradera pas nos résultats cette année. Après cette opération, notre intérêt économique dans CNP Assurances est resté à hauteur de 40 % et la quote-part de résultat de CNP Assurances dans nos comptes a peu évolué. En revanche, nous avons augmenté notre participation aux résultats de La Poste qui était rentable au cours des dernières années. Du fait du confinement au premier semestre, nous verrons comment évolueront les résultats, mais pour cette année l'impact comptable est très positif.

Concernant les besoins en fonds propres des banques et assurances du groupe CDC, nous n'avons pas de perspectives d'augmentation de capital. Nous avons réorganisé et simplifié la structure de détention de Bpifrance participations. Cette solution nous permettra de lever 3 milliards d'euros d'investissements supplémentaires sans faire appel aux actionnaires. Nous avons ainsi augmenté le capital de cette filiale. Concernant CNP Assurances, l'activité d'assurance en France est relativement stable. Enfin, nous avons indiqué aux dirigeants de La Poste que nous ne souhaitions pas augmenter notre capital sur La Banque postale. La SFIL, quant à elle, est bien capitalisée. Dans son développement, La Poste nécessitera éventuellement du capital supplémentaire, mais cela n'a pas encore été soumis à la commission de surveillance. Cependant, il ne s'agira pas de montants massifs et nos fonds propres seront utilisés pour le plan de relance plutôt que pour les banques ou compagnies d'assurance du groupe.

Enfin, nous avons voté en faveur du projet Veolia-Suez, car ce projet a du sens au plan industriel.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.