En 2008, les chasseurs avaient été exclus du Grenelle de l'environnement ; en 2012, ils ont été réintégrés dans le dialogue environnemental, en particulier sur la biodiversité. Il est regrettable que les évolutions récentes, particulièrement dans les choix du Gouvernement, nous ramènent des années en arrière et marquent un recul par rapport à tout ce qui commençait à bouger dans le discours et les actions des chasseurs sur la nécessaire protection de certains espaces protégés, ou leur rôle dans la protection des milieux et des habitats. Dans ma circonscription, essentiellement rurale, nous faisons un excellent travail avec la fédération de chasse pour planter des haies, et amener le monde agricole à abandonner des pratiques destructrices de la biodiversité.
Nous en reparlerons lundi, mais la loi de 2016 interdisant les néonicotinoïdes avait été adoptée ici même avec les voix de certains collègues très engagés dans la défense de la chasse : ils avaient compris que, sans les insectes, fondements de la biodiversité, l'ensemble des écosystèmes s'effondrent : sans insecte, il n'y a pas de petit gibier, disaient-ils.
Défendre systématiquement toutes les pratiques, y compris les plus cruelles ou celles qui choquent parce qu'elles ne sont pas sélectives, me paraît dangereux et conduit à une impasse. Car cette défense en bloc ne pourra que nourrir dans la société un rejet en bloc de la chasse, une incompréhension de ce qu'elle est historiquement en France depuis la Révolution française, et du rôle qu'elle pourrait jouer dans la reconstruction de certains écosystèmes, particulièrement dans les territoires ruraux.
Je vous mets donc en garde contre les conséquences du blocage que vous induisez face à des demandes incontestables de la société, qu'il s'agisse de la chasse à la glu ou de la chasse à courre.