Si certains ne se sentent pas liés par une directive européenne et assument de ne pas accorder d'importance à l'Europe, qu'ils écoutent au moins les Français : le rejet de la chasse à courre est massif, y compris dans le monde rural.
Certes, la nature est violente, les espèces se mangent les unes les autres : mais il en est une, à l'échelle planétaire, plus violente que toutes les autres réunies, et c'est l'espèce humaine. Et tout ce qui pourra nous faire évoluer vers cet « idéal d'active sympathie et de respect pour les autres vivants », pour reprendre la belle formule de Théodore Monod, en dépassant certains réflexes qui nous poussent à partir chasser et à faire souffrir, sera bon à prendre.
Monsieur Perea, vous m'invitez à participer à une vénerie sous terre pour voir de quoi il retourne… Pour le coup, je ne vous suivrai pas, pas plus que je ne mettrai une orque dans un petit bassin dans mon jardin pendant des années pour regarder la dose de souffrance qu'il va subir ! Il faut être cohérent : ce n'est pas la culture qui je conteste, ni l'aspect social, c'est la souffrance de ces animaux – inutile, en l'occurrence.
Madame Blin, votre argument selon lequel d'autres choses que la chasse heurteraient bien davantage notre sensibilité n'est pas très heureux. En tant que législateur, vous ne pouvez pas refuser de répondre à une question au motif qu'une autre vous semblerait plus importante : ce qui vous est demandé aujourd'hui, c'est de vous prononcer pour ou contre cet article visant à interdire la chasse à courre, des chasses traditionnelles particulières et la vénerie sous terre. Demain, ce sera une autre question, on parlera d'autres choses. Mais pour l'heure, restons-en à ce débat, d'autant plus nécessaire qu'il est resté trop longtemps souterrain.
Enfin, M. Aubert a raison : la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres. Croyez-vous que les équipages de chasse à courre ne sont pas gênants, à la ville ou à la campagne ? Un équipage au complet qui passe, cela n'a rien d'anodin, et c'est bien pour cela que les ruraux rejettent en masse la chasse à courre.
Vous l'aurez compris : j'émets un avis défavorable à ces amendements de suppression.