J'aimerais apporter un modeste témoignage sur ce qui se passe à Fournès, dans le département du Gard, où Amazon projette de créer un nouvel entrepôt.
Sur la question de l'emploi, je m'étonne que certaines aient remis en cause la rigueur et la précision du rapport de notre collègue Mounir Mahjoubi : ses chiffres sont éloquents et concordent parfaitement tant avec ceux qui ont pu être produits dans d'autres pays qu'avec ce que j'ai moi-même pu constater dans le Gard.
Lorsque le projet d'entrepôt a été présenté aux élus locaux, on leur a parlé de 600 emplois, ce qui a suscité beaucoup d'espoir dans une zone où l'emploi est sinistré. Les élus ont donc montré une grande appétence pour ce projet mais, une fois celui-ci accepté, on n'a plus parlé que de 150 emplois, pour la plupart précaires ou à temps partiel. Cela montre qu'Amazon est prêt à mentir pour faire accepter ses projets localement. Aucune étude d'impact n'a été réalisée pour mesurer les effets d'une telle implantation sur les villes voisines, notamment Bagnols-sur-Cèze, qui fait partie des programmes « Action Cœur de ville » et « Petites villes de demain », où l'on cherche à relancer l'activité économique. Aucune concertation publique n'a été organisée ; des collectifs de riverains se sont organisés, avec le soutien d'associations dont ce n'était absolument pas l'objet, mais qui ont été révoltées par la manière sournoise dont tout cela s'est passé et par la proximité de ce chantier avec le pont du Gard.
Amazon s'implante effectivement à proximité de nos frontières pour organiser son service de distribution à l'étranger. Si la France a été choisie pour être au cœur du dispositif, c'est aussi parce que dans les pays limitrophes, l'installation des entrepôts d'Amazon suscite une bronca au sein de la société civile. Nos voisins sont très contents que cela se passe en France, plutôt que chez eux. N'oublions pas que la France est la championne d'Europe des surfaces commerciales !