Vous parlez de suivi et de contrôle ; mais même avec un suivi et un contrôle, les précédents dispositifs n'ont rien donné ! Nous dépensons 20 milliards d'euros par an pour le crédit d'impôt compétitivité emploi ; toutes les études démontrent que cela aura créé au mieux 100 000 emplois, ce qui représente un coût de 1 million d'euros par emploi. Cet arrosage général s'est avéré parfaitement vain. Or ce que vous proposez s'inscrit exactement dans la même logique de baisse de charges tous azimuts, sans aucun ciblage. Les grandes entreprises sont arrosées tout autant, et même plus que les petites ; l'industrie est arrosée autant que le commerce ; il n'y a aucun ciblage sur les filières bénéficiaires. Comment peut-on en espérer le moindre embryon de relocalisation industrielle ?
Dérouler à nouveau un tapis rouge – un tapis d'euros – aux multinationales ne les incitera pas à revenir se nicher dans le sein de l'économie française, car nous ne redeviendrons pas plus compétitifs que les Indiens dans le domaine des principes actifs des médicaments, ou que les Polonais dans celui du pneumatique. Penser qu'elles reviendront en France par le seul effet d'un instrument utilisé sans trêve depuis trente ans, par le seul effet de cette main invisible du marché, que le pape lui-même a dénoncée dans son encyclique, est un leurre !
Peut-être êtes-vous sincère, Madame la rapporteure, mais il n'est pas possible que tous les membres de la majorité, et le Président de la République avec eux, croient une chose pareille ! Ce n'est qu'un masque, et derrière, on poursuit la politique menée depuis trente ans, faite de cadeaux aux multinationales de ce pays.