L'année 2020 a été catastrophique pour les professionnels du tourisme. Restaurateurs, hôteliers, commerçants, voyagistes ou prestataires de services : tous ont vu leur activité chuter, voire disparaître pendant le confinement, tous ont dû s'adapter et faire preuve d'inventivité pour survivre à la crise sanitaire et tous peinent maintenant à reprendre une activité non déficitaire. De son côté, l'État a apporté un soutien financier d'une ampleur sans précédent. Activité partielle, fonds de solidarité, exonérations de cotisations sociales : des mesures massives de soutien au tourisme ont été présentées dès le 14 mai dans le cadre du plan de soutien à la filière. D'autres dispositions figurent dans le plan France relance et dans les projets de lois de finances rectificatives (PLFR) successifs que nous avons adoptés. Le dernier comité interministériel du tourisme, qui s'est réuni cette semaine sous la présidence du Premier ministre, a veillé à ne laisser aucune entreprise au bord du chemin, en faisant bénéficier de la solidarité toutes les sociétés ayant vu leur chiffre d'affaires diminuer d'au moins 50 %.
Malgré l'intervention financière extraordinaire de l'État, l'impact de la crise sanitaire sera très important. La deuxième vague de covid-19 ainsi que la fermeture des frontières conduisent à une forte récession. Selon les prévisions, le nombre de visiteurs passerait, entre 2019 et 2020, de 90 à 36 millions, et les recettes seraient ramenées de 60 à 24 Md€. Atout France estime que les pertes globales devraient être comprises entre 50 et 60 Md€ en 2020. Or, rappelons qu'avec 2 millions d'emplois directs et indirects, le tourisme générait encore récemment plus de 7 % du PIB, soit 170 Md€. Le redressement de l'activité en 2021 est donc indispensable à notre économie, à l'emploi et à notre balance des paiements.
J'en viens à l'avis budgétaire proprement dit. S'agissant du programme 134 « Développement des entreprises et régulations », les 3,3 M€ de crédits de paiement sont un reliquat d'actions précédemment engagées. Ce ne sont rien de plus que 3,3 M€ dans une enveloppe de 1,1 Md€. Ce n'est en quelque sorte qu'une opération comptable ; et en volume, une goutte d'eau dans un verre…
Concernant le programme 185 « Diplomatie culturelle et d'influence » de la mission « Action extérieure de l'État », dont le volume est de 718 M€, je constate le maintien à 30,8 M€ de la dotation publique accordée à l'opérateur Atout France, acteur indispensable de la promotion de la destination France à l'étranger. Je félicite l'opérateur pour les efforts de restructuration qu'il a entrepris ces dernières années. Je réitère la proposition que j'avais formulée dans mon rapport de juin 2019, consistant à intégrer au sein des missions d'Atout France, un rôle de promotion de la France auprès des Français. La saison touristique estivale a, en effet, une nouvelle fois montré à quel point la clientèle hexagonale de proximité était précieuse. Elle doit donc être une cible de notre politique de promotion. L'élargissement de ses missions ne pourra se faire que par l'augmentation des crédits alloués à l'opérateur national.
Je voudrais insister, à l'instar du rapporteur, et comme nous l'avions fait avec Mme Marguerite Deprez-Audebert dans notre rapport de juin 2019, sur la nécessité de promouvoir un tourisme durable et responsable. En effet, la demande des consommateurs change. Les touristes sont en quête d'authenticité et d'expérience. Ils souhaitent préserver l'environnement, sont prêts à adapter leurs pratiques pour les rendre plus respectueuses du développement durable et de l'équilibre social et territorial. Cette nouvelle orientation repose sur une analyse fine d'un nouveau marché à très fort potentiel, ainsi que sur la structuration d'une offre nouvelle portant sur les déplacements, les hébergements et toutes les formes de consommation. La mobilisation du plan de relance pour atteindre cet objectif constitue une opportunité à saisir.