Je ne sais pas si les politiques publiques doivent remplacer le marché : le marché nous avale, car il est mondial, et non plus national. Mais les politiques publiques peuvent orienter la politique industrielle de notre pays, sans privilégier la mono-industrie, comme l'a déploré à juste titre notre collègue François Ruffin, mais précisément la transversalité des compétences et des savoir-faire : ce que l'on est capable de faire dans l'aéronautique, on peut le transposer dans le ferroviaire ou dans l'automobile. Et lorsqu'un marché s'effondre, comme aujourd'hui l'aéronautique, et peut-être demain l'automobile, nous pouvons être capables de résister et de réagir grâce à une politique industrielle transversale, qui s'applique à plusieurs débouchés, plusieurs marchés, plusieurs filières. Mais cela suppose une réelle ambition de l'État, qui doit définir tout à la fois les enjeux et les besoins en amont, notamment en termes de formation, et les débouchés en aval.