Intervention de Philippe Huppé

Réunion du mardi 20 octobre 2020 à 18h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Huppé :

La France est un chapelet de petites villes ; il importe de garder cela en mémoire pour juger des éléments qui nous sont soumis. Je suis entièrement d'accord avec tout ce que vous avez écrit dans votre rapport, Monsieur le rapporteur, de même que je suis d'accord avec mes collègues pour regretter la disparition du FISAC, qu'il faudrait peut-être repenser pour le faire renaître ; mais je n'en tire pas les mêmes conclusions, puisque j'émettrai un avis favorable à l'adoption des crédits au nom du groupe Agir ensemble.

Je comprends très bien les difficultés que vous avez relevées, mais elles sont minimes au regard de la politique générale qui, dans ce budget, vise à revenir à la proximité, à ranimer les centres-villes. Bien sûr, on pourrait faire plus et plus vite, mais nous sommes contraints par les exigences budgétaires et par la réalité. Dans ce contexte, le choix gouvernemental me paraît aller dans le bon sens.

Je suis moi aussi ravi que la subvention à l'Agence française des métiers d'art et du patrimoine vivant (AFMAPV), ancien Institut national des métiers d'art, soit renouvelée pour 2 millions d'euros au total ; mais le sera-t-elle encore à l'avenir ? Je regrette que vous n'ayez pas soulevé cette question, car la santé budgétaire de cette structure est la condition pour que nous conservions une politique générale en matière de métiers d'art.

En ce qui concerne le programme « Action Cœur de ville », on peut juger qu'il n'est pas suffisant, mais l'État est présent dans les 222 villes moyennes choisies comme dans les villes de moins de 20 000 habitants : des crédits ont été libérés pour la première fois depuis des années ; c'est primordial. Il en va de même de la création des foncières, qui témoignent d'un effort important de l'État et seront d'une grande utilité pour implanter des commerces en cœur de ville moyennant des loyers parfois préférentiels.

Ces différents éléments me font voir le verre à moitié plein, plutôt qu'à moitié vide comme vous, Monsieur le rapporteur.

Il manque cependant une chose, et je le regrette fortement : une grande campagne de communication. On pourra implanter tous les commerces que l'on voudra dans nos villes, y consacrer tout l'argent du monde, si l'on ne répète pas que l'artisanat est le premier employeur de France, si l'on n'explique pas pourquoi le commerce est nécessaire, en cœur de ville et non en périphérie, et pourquoi il faut le faire travailler, les gens n'y reviendront pas. Il existait un budget à cette fin, qui a malheureusement été supprimé.

Cela dit, je serai favorable à l'adoption des crédits de la mission.

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