Intervention de Olivier Falorni

Réunion du mercredi 21 octobre 2020 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

S'il est un secteur particulièrement frappé par la crise sanitaire, c'est bien celui du commerce extérieur. Certains économistes anticipent ainsi une chute de 100 milliards des exportations françaises en 2020. Si leurs prévisions se confirment et que le recul est si marqué, c'est parce que la crise touche directement les têtes de gondole françaises : l'aéronautique ainsi que les constructeurs et équipementiers automobiles. Outre le contexte difficile, nos difficultés s'expliquent aussi par la structure même de notre tissu économique. Là où nos voisins allemands s'appuient sur des entreprises de taille intermédiaire, capables de s'illustrer dans un marché globalisé, nos PME et ETI restent trop souvent tournées vers le marché français et peinent parfois à faire valoir leurs atouts à l'international. Ainsi, ce sont les grands groupes français qui portent les chiffres de notre commerce extérieur.

Nous devons repenser le dispositif d'accompagnement des PME à l'export. Le Gouvernement s'est attelé à ce chantier et les préconisations de Business France allaient dans le bon sens. Là où une multiplicité d'acteurs entraient en concurrence, Business France a proposé de clarifier les responsabilités afin d'accroître le volume des exportations et le nombre des exportateurs. Ainsi, il est proposé d'installer un guichet unique dans les régions, réunissant Business France et les chambres de commerce et d'industrie, qui aura pour mission d'identifier et de préparer les entreprises à l'export, en leur offrant des services différenciés. C'était plus que nécessaire.

Je partage cette volonté d'accompagner les entreprises au plus proche du terrain mais je regrette qu'une fois de plus, les moyens ne soient pas à la hauteur. À l'heure où le rôle d'accompagnement des CCI auprès des PME et des ETI dans les régions est consolidé, vous actez la diminution de leurs ressources. Depuis le début du quinquennat, elles ont déjà été réduites de 350 millions d'euros et la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite « loi PACTE », a prévu des baisses jusqu'en 2022, dans le cadre de la réforme du réseau des CCI. Pire, vous aviez prévu en première partie de ce PLF pour 2021 une nouvelle diminution, de l'ordre de 100 millions d'euros, des ressources allouées aux CCI. Heureusement, grâce à l'intervention de députés de plusieurs groupes politiques, vous êtes revenus sur cette décision.

Je regrette la nouvelle diminution des ressources de Business France dont le budget sera de 87 millions d'euros, contre 90 millions en 2020. À l'heure où nous devons, plus que jamais, relancer nos exportations, nous avons besoin d'un opérateur fort pour accompagner nos entreprises : la situation de Business France nous inquiète.

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