Je félicite moi aussi Mme Bessot Ballot pour sa constance et le cœur qu'elle met à soutenir le secteur de l'économie sociale et solidaire, qui représente aujourd'hui 10 % du produit intérieur brut et 14 % de l'emploi privé dans notre pays. Je suis convaincu que celui-ci peut et doit jouer un rôle d'amortisseur social dans la tourmente que nous subissons depuis mars à cause de ce fichu virus, la crise sanitaire s'accompagnant d'une crise économique.
J'entendais ce matin le président de l'Association des départements de France, M. Dominique Bussereau, évoquer le nombre grandissant de demandeurs du RSA. Or l'économie sociale et solidaire, ce sont des emplois dans les territoires, qu'ils soient urbains ou ruraux, ce sont des emplois de proximité et ce sont des emplois non délocalisables.
Je voudrais mettre en rapport le budget plutôt stable qui nous est soumis avec le contenu du plan de relance, qui mobilise à la fois des crédits européens et des crédits nationaux. Chacun a en tête que l'enveloppe la plus importante du plan de relance est consacrée à la cohésion sociale, à hauteur de 36 milliards d'euros, aux côtés de la compétitivité des entreprises et de la transition écologique. De fait, je suis convaincu que ce dont nous avons besoin depuis le début de cette législature, c'est de cohésion parmi la population, et le secteur de l'économie sociale et solidaire peut y contribuer.
Ce qui se joue en ce moment, c'est la mise en application du plan de relance. Il y a d'un côté les ministères qui lanceront des appels à projets, comme celui de la transition écologique ou de l'industrie, d'un autre les crédits qui seront à la main des préfets dans les territoires, et peut-être y aura-t-il aussi d'autres crédits qui seront à la disposition conjointe des préfets et des présidents de région au titre de leurs compétences en matière de développement économique. Comment faire pour assurer l'éligibilité des projets de l'économie sociale et solidaire aux différents dispositifs du plan de relance, afin que ce secteur joue pleinement son rôle d'amortisseur social ? Ce secteur pourrait en effet être une alternative crédible et humaine aux excès du gigantisme financier engendré par l'économie dite « classique ».