Intervention de David Corceiro

Réunion du mercredi 21 octobre 2020 à 15h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Corceiro :

Je vous remercie, Madame Battistel, pour ce rapport. Les marges de manœuvre budgétaires étaient jusque-là limitées, elles ont été fortement accrues dans le cadre du plan de relance. Les mesures relatives à l'énergie concernent deux piliers importants : la rénovation énergétique des bâtiments et la mobilité verte.

S'agissant du premier pilier, la démarche consiste d'abord dans une relance de l'investissement public pour la rénovation énergétique des bâtiments publics. Pour les bâtiments privés, l'extension du dispositif MaPrimeRénov' devrait permettre à de nombreux logements de sortir de la catégorie des passoires thermiques. Nous soutenons la décision de transformer le CITE en une prime fusionnée avec l'aide de l'ANAH : les dispositifs sont ainsi regroupés, et la prime permet aux ménages modestes de percevoir une aide au moment où ils engagent les dépenses liées aux travaux. Elle permettra d'éviter les écueils de l'ancien dispositif, qui était largement détourné.

Nous comprenons la volonté du Gouvernement de centrer la nouvelle prime sur les plus modestes. Il est important que le reste à charge soit minime, afin d'inciter réellement les ménages à entreprendre des travaux de rénovation. Or de nombreuses études montrent que les plus pauvres ne peuvent pas véritablement investir car le reste à charge est trop lourd.

Madame la rapporteure pour avis, je souhaiterais vous interroger sur une catégorie oubliée : les locataires. Sur quels dispositifs peuvent-ils s'appuyer ? Alors qu'ils représentent une large proportion des occupants, ils ne bénéficient d'aucune prime.

S'agissant de la mobilité, l'augmentation de l'investissement dans les infrastructures et les mobilités vertes constitue un autre axe central de la relance de l'économie, ainsi que de sa décarbonation. À cet égard, le groupe MoDem se réjouit du soutien à la filière de l'hydrogène vert.

La consommation d'énergie représente près de 70 % des émissions de gaz à effet de serre dans notre pays. Les leviers de décarbonation et les nouvelles solutions de stockage offerts par l'hydrogène vert en font un vecteur énergétique indispensable pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. Dans le cadre de l'un des groupes de travail mis en place par notre commission durant le confinement, vous aviez suggéré, avec M. Bolo et M. Cellier, de renforcer la part de l'hydrogène vert dans la mobilité électrique, y compris pour les mobilités lourdes. L'investissement massif dans cette filière nous permettra-t-il de satisfaire cet objectif ?

Nous vous avions alertée sur le processus de fabrication de l'hydrogène : en 2016, il était obtenu à 95 % par le craquage de combustibles fossiles, ce qui est très polluant. Considérez-vous que les choix budgétaires faits dans le cadre du plan de relance et du PLF permettront d'accorder à la recherche les moyens nécessaires pour développer un hydrogène plus propre ? L'hydrogène a un rôle majeur à jouer dans la construction d'un réel mix énergétique qui permettra d'atteindre nos objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre, de lutte contre le changement climatique et de sécurité d'approvisionnement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.