Loin de moi l'idée de douter des bonnes intentions de Mme la rapporteure pour avis lorsqu'elle nous propose cet amendement. Je ne sous-estime pas non plus les difficultés d'un certain nombre de nos concitoyens à faire face à leurs dépenses de chauffage. Mais on a assisté, depuis le début du confinement, et plus encore à la rentrée, à un véritable déversement d'aides sociales supplémentaires, pour des montants considérables : chèques de confinement, chèques de déconfinement, majoration de l'allocation de rentrée scolaire, etc. Des milliards et des milliards d'euros sont ainsi concentrés sur les mêmes publics – comme les impôts le sont sur d'autres catégories. Toutes ces sommes seraient bien mieux utilisées à essayer de rapprocher un certain nombre de nos concitoyens de l'emploi : voilà le véritable enjeu stratégique pour l'avenir. Toutes ces aides sociales, dont on ne sait même plus comment elles sont financées, nous conduisent droit dans le mur.
Quant à la ligne budgétaire sur laquelle vous prenez cette somme, elle est destinée à l'entretien des routes. Or, dans les territoires ruraux, celles-ci sont dans un état déplorable, alors qu'elles sont souvent le seul mode de déplacement possible. Je vis, comme vous, dans l'un de ces territoires ; les parents d'élèves nous disent souvent que les bus de transport scolaire manquent de se renverser chaque fois qu'ils prennent un virage. C'est très dangereux. On ne peut pas réduire encore et encore le budget d'entretien de nos routes !