La santé du secteur du tourisme est préoccupante. Celui-ci est frappé de plein fouet par la crise sanitaire, qui en révèle les défauts structurels. En matière de tourisme, notre pays a certainement trop vécu sur ses acquis. Nous nous rassurons souvent en nous disant que la France est la première destination mondiale – et il faut qu'elle le reste – mais elle s'est laissé distancer dans sa capacité à capter des flux de clientèles nouvelles, elle perçoit des dépenses trop faibles par rapport à la durée du séjour, et elle enregistre des recettes touristiques trop concentrées dans l'espace et dans le temps (60 % des nuitées de touristes internationaux se concentrent dans quatre régions et deux mois de l'année).
Vous avez mis en route un plan qui a été qualifié par M. Vincent Rolland de « Plan Marshall » et qui est tout à fait nécessaire. Quand on voit l'ensemble des mesures, l'on se rend compte du côté transversal du tourisme, qui touche vraiment à tous les secteurs. C'est là que nous réalisons l'importance de cette filière. Vous avez parlé du premier plan de 18 milliards d'euros, mais il y aura également un plan à 50 millions, avec le volet « tourisme durable » du plan de relance.
Dans le cadre de ce plan de relance, vous avez pris la mesure des enjeux de la situation et souhaité répondre aux besoins de l'avenir. Je ne peux que saluer la mise en œuvre d'une opération comme les « 1 000 restaurants durables », qui met en valeur les activités de basse consommation carbone, de circuits courts, de recyclage de biodéchets dans les restaurants, d'autant que le ciblage des villes de moins de 20 000 habitants, en complément du plan « Action Cœur de ville », permettra de faire du tourisme un véritable levier de l'attractivité des territoires et de la revitalisation des centres-villes. Il restera évidemment à résoudre le problème dans les métropoles que vous avez évoqué tout à l'heure.
L'accompagnement de la transition écologique des solutions d'hébergement, avec l'accent mis sur les territoires ruraux, me semble également important, dans le sens où le tourisme de demain sera, à rebours du tourisme de masse, une quête d'authenticité, de durabilité et d'expérience.
Quel calendrier vous êtes-vous fixé, Monsieur le ministre ? Des décisions doivent être prises à court terme, et d'autres à plus long terme, mais il faudra tout de même agir assez vite.