Intervention de Éric Pauget

Réunion du mardi 3 novembre 2020 à 17h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Pauget :

Dans les Alpes-Maritimes et la Côte d'Azur, le tourisme représente plus de 18 % du PIB, soit 10 points de plus qu'au niveau national. Cette année 2020 est et restera une annus horribilis. Le tourisme de congrès et d'événementiel s'affiche à zéro à Cannes, Nice, Antibes et Grasse. La tempête Alex a balayé les trois vallées qui permettent de monter vers nos stations de ski – car nous avons aussi des montagnes et des stations de ski dans les Alpes-Maritimes. La semaine dernière, comme vous le savez, la ville de Nice a été frappée par un terrible attentat. Nous cumulons tout ce que l'on ne pouvait imaginer, en l'espace de quelques mois. Les Alpes-Maritimes et la Côte d'Azur ont besoin d'une attention toute particulière, Monsieur le ministre. Je vous lance une invitation : les professionnels du tourisme seraient très heureux de vous accueillir.

Je voudrais vous sensibiliser sur un point bien particulier, qui est la défaillance des entreprises. Il s'agit d'une vraie crainte partagée par tous les professionnels. En Espagne, 35 % des entreprises de la filière HCR ont déjà mis la clé sous la porte. C'est à ce niveau que se situe l'urgence. Je voudrais vous soumettre trois pistes, qui m'ont été remontées par l'UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) des Alpes-Maritimes.

La première consisterait à réfléchir à un dispositif juridique permettant de suspendre provisoirement le temps judiciaire. Dans les jours et les semaines qui arrivent, il va y avoir des redressements judiciaires, des liquidations judiciaires et des procédures collectives. Si nous voulons éviter une défaillance massive des entreprises de la Côte d'Azur, et en particulier des Alpes-Maritimes, il faudrait travailler sur ce sujet.

Je pense sincèrement que le monde des assurances n'a pas joué et ne joue pas le jeu. Alors qu'en 2008 nous avions sauvé le monde de la finance – les banques et les assurances –, aujourd'hui les assurances ne jouent pas le jeu.

Enfin, la troisième piste consisterait à transformer les PGE en fonds propres. Un certain nombre d'entreprises de la filière du tourisme ne pourront pas rembourser les PGE. En Allemagne, une idée a été mise en œuvre, consistant à renforcer les fonds propres de ces entreprises. Transformer une partie des PGE en fonds propres permettrait d'avoir un acteur et un partenaire institutionnel dans la filière HCR.

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