Je reviens sur le sentiment d'incompréhension qu'éprouvent beaucoup de Français face à ce qui s'apparente plus à un « demi-confinement » qu'à un véritable confinement. L'application différenciée des restrictions crée des situations absurdes, certains types de magasins – électroménager, par exemple – restant ouverts tandis que d'autres, tels que les commerces de meubles, restent fermés. S'agissant de la restauration routière, contrairement à ce qui avait été annoncé, seuls les centres routiers ont pu rouvrir, et non les relais routiers. Les itinéraires qui ne disposent d'aucun centre routier (Rennes - Caen, par exemple) ne peuvent donc pas offrir d'espaces de restauration.
Des pistes de dématérialisation sont envisagées pour aider les commerçants, mais l'activité commerciale reste, quoi qu'il arrive, centrée sur les notions de contacts physiques et de conseils directs entre un vendeur et un client. Par ailleurs, j'insiste sur la nécessité de réactiver le dispositif « Action Cœur de Ville » et de clarifier la position de l'État sur la limitation des zones commerciales en périphérie. Un dispositif de zone franche destiné aux centres-villes et aux bourgs pourrait être mis en place afin de protéger les commerces de proximité. En outre, je souhaite mettre en avant le rôle essentiel joué par les tribunaux de commerce dans la prévention de la fermeture des petits établissements.
Enfin, je regrette que le Gouvernement n'ait pas tiré profit de la journée fériée du 11 novembre pour imposer la fermeture de tous les commerces sur l'ensemble du territoire, ce qui aurait pu avoir des effets positifs, tant au titre de la lutte contre la pandémie que de la prévention des situations de concurrence déloyale. S'agissant des librairies, je ne comprends pas pourquoi ces commerces, pourtant « essentiels » en ces temps de confinement, n'ont pas été autorisés à rester ouverts.