Intervention de Fabien Di Filippo

Réunion du mardi 8 décembre 2020 à 17h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

Je salue à mon tour le travail de nos deux rapporteurs. Trois remarques cependant, qui rejoignent plusieurs des commentaires de Mme Vignon sur les limites des politiques gouvernementales : d'abord, n'oublions pas qu'aujourd'hui, hormis le chômage partiel, 60 % des entreprises n'arrivent pas à accéder aux aides, pour des raisons administratives, en particulier à cause des critères retenus. Quand « on débranchera la prise du chômage partiel », les risques de dépôts de bilan, de liquidations ou de faillites augmenteront au-delà de ce que l'on peut constater actuellement.

Ensuite, n'oublions pas certaines industries françaises, comme la fabrication de la chaussure, qui souffrent elles aussi comme les grandes filières de l'aéronautique ou de l'automobile qui ont bénéficié de soutiens massifs. Nous avons des entreprises qui sont trop importantes pour bénéficier des dispositifs généraux d'aide, autres que le chômage partiel, mais qui ne reçoivent pas non plus de soutien particulier de leurs secteurs. Cela peut aussi s'avérer destructeur début 2021.

Enfin, si on regarde plus loin, en 2021, une fois la crise surmontée, comme je l'espère, des entreprises souhaiteront investir pour relancer ou développer leur activité. Or, les banques leur disent d'ores et déjà que les prêts garantis par l'État qu'elles auraient pris seront pris en compte dans leur niveau d'endettement, ce qui majorera leur risque d'insolvabilité et leur interdira d'emprunter au final. C'est une grande menace pour notre économie et pour sa relance.

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