Intervention de Philippe Huppé

Réunion du mardi 8 décembre 2020 à 17h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Huppé :

Maintenant je sais pourquoi je n'ai pas assisté à l'audition d'Ateliers d'art de France. Les métiers d'art se portent mal, c'est certain, mais c'est faux de dire qu'ils n'ont pas pu bénéficier des aides du Fonds de solidarité au premier confinement, sauf à justifier d'une perte de 80 % de leur chiffre d'affaires. Pour m'être beaucoup occupé de leur secteur, je pense que les déclarations faites pendant cette audition méritent d'être pondérées. Les marchés de santons en plein air ont lieu et cela a probablement sauvé une partie des santonniers. Il y aura de la casse, mais comme dans toute activité. Les marchés auraient pu se tenir ; ce n'est pas toujours la faute du Gouvernement. Dimanche dernier encore, j'étais sur un marché autorisé par la préfecture où exposaient des métiers d'art. Certes, ils sont très impactés par la crise, mais comme d'autres professions. Et cela n'est pas lié aux codes NAF ! J'entends ce discours depuis trois ans que je suis député. Ceux qui croient que, si ce problème de codification avait été résolu, il n'y aurait pas eu de crise sont dans un déni complet. D'abord ces codes sont définis au niveau européen ; et, d'ailleurs, leur réforme n'aurait rien changé à la situation. J'ai l'impression que dans certaines auditions, les personnes entendues ont surtout fait passer des analyses qu'elles défendent depuis des années sans les adapter aux particularités du confinement et de la crise actuelle. Attention à ne pas les prendre sans recul ! Les métiers d'art souffrent ; beaucoup n'y survivront pas, mais c'est une menace qui concerne d'autres professions et ce n'est pas nécessairement la faute du confinement. Enfin, je connais de nombreux professionnels du secteur qui s'en sortent, et même mieux qu'avant : tous ceux qui ont continué d'exister sur internet ou les réseaux sociaux, qui vendent au-delà de leur territoire voire à l'international. J'interviens non pour nier les difficultés mais pour pondérer certains propos. Je ne voudrais pas que l'on pense que les métiers d'art sont effondrés. Vous connaissez mon amour pour eux.

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