Intervention de Nicolas Turquois

Réunion du mardi 15 décembre 2020 à 17h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

Je voudrais profiter de ce sujet pour montrer comment la forme d'un dossier peut faire progresser le fond.

Le Président de la République, en mettant ce sujet au cœur de sa campagne, l'a finalement lancé au niveau européen. Grâce aux travaux menés par notre mission, ce sujet a diffusé dans la société. J'en ai fait part au cours de la mission et j'ai pu le constater moi-même au sein de la profession agricole. Au début, nous étions partis sur des positions un peu d'opposition et, au final, lorsque nous rencontrons maintenant les différents professionnels, chacun se demande comment il peut faire l'effort nécessaire. Le sujet du glyphosate a vraiment progressé dans le débat public et j'en remercie la mission. Je souhaite en particulier remercier le président de la mission pour la façon dont il a mené le débat avec les co-rapporteurs. De façon très transpartisane, il a fait progresser la prise de conscience au sein de notre société et des organisations professionnelles. C'est déjà remarquable.

Je pense que la méthode retenue, fondée sur une évolution des AMM, est la bonne. Nous pouvons supprimer un certain nombre d'AMM parce que nous avons des solutions pour un certain nombre d'usages. Nous devons en maintenir d'autres parce que, pour l'instant, nous sommes dans des impasses. Pour ceux qui regrettent que ce ne soit pas « tout ou rien », je pense que lorsque nous aurons diminué de 60 % l'usage du glyphosate à la fin de 2021 ou 2022, nous aurons déjà beaucoup progressé sur le sujet en résolvant 60 % du problème.

L'importance de la recherche a été soulignée. Il serait bon de mettre en avant la problématique des plantes vivaces – le chardon et surtout le liseron – et il faut que la recherche avance sur leur maîtrise qui est un vrai problème pour les agriculteurs. L'autre sujet important est la destruction des couverts. Nous avons en effet deux objectifs contradictoires : d'un côté, nous avons besoin de semer et, de l'autre, nous avons besoin de protéger nos sols et de maintenir des couverts, que ce soit pour l'agriculture de conservation ou même pour l'agriculture classique. Il faut sélectionner des cultures destructibles par roulage, des cultures qui se détruisent plus facilement par le gel ou par broyage.

Enfin, sur l'aspect économique, le groupe MoDem et Démocrates apparentés sera présent ce soir dans l'hémicycle pour prévoir l'élargissement des publics concernés par le crédit d'impôt car il ne faut pas que seules les cultures principales soient visées. Les éleveurs notamment doivent aussi être concernés.

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