Il y a six ans, pour la nomination du précédent président de l'ARCEP, M. François Hollande avait retenu la candidature d'un jeune homme de 40 ans, qui avait fait Polytechnique. Au nom du groupe UDI et indépendants, je me réjouis qu'on veuille aujourd'hui nommer une personnalité qui a travaillé dans le domaine des télécommunications, qui a été chef d'entreprise et qui a été parlementaire. Je m'en réjouis aussi, Madame de La Raudière, parce que je vous ai côtoyée dans la commission des affaires économiques au cours de trois législatures différentes. Je compte sur vous pour conserver votre esprit indépendant et faire de l'ARCEP une autorité administrative réellement indépendante elle aussi, y compris du Gouvernement et de celui qui vous propose à cette fonction, le Président de la République. Je vous fais confiance pour à la fois soutenir le déploiement de la 5G et être consciente qu'une partie du territoire n'a pas de couverture mobile et connaît de graves problèmes de téléphonie fixe. Cette nomination est le fruit du travail, de la persévérance, des compétences acquises dans le parcours professionnel, de l'expertise et de la constance.
Comme je suis à la fois taquin et mesquin, et qu'au bout d'un troisième mandat je me permets des questions que je n'aurais pas posées lors du premier, je signale que la rémunération de cette fonction approche du triple de l'indemnité parlementaire. Une note de la Cour des comptes l'estime à 191 543 euros par an – mais justement, ce n'est qu'une estimation : je souhaite que tout cela acquière un caractère un peu plus transparent. Et si cette rémunération était un peu diminuée, ce serait encore mieux, mais c'est à vous d'en juger.
Enfin, après l'ARCEP, on peut imaginer que dans six ans vous soyez nommée dans une autre autorité administrative indépendante. Vous n'êtes pas encore concernée car vous êtes jeune, mais si un jour vous étiez susceptible de cumuler une rémunération de président d'autorité administrative et une retraite, ce qui est encore maintenant permis par la loi, il faudrait que de manière délibérée vous y renonciez. Je suis écœuré de voir, dans la presse et à l'Assemblée, des personnalités qui gravitent dans la sphère publique depuis trente ou quarante ans, qui nous font des leçons de bonne gestion, qui nous expliquent qu'on manque de moyens et qui cumulent allègrement emploi et retraite, avec des montants pouvant atteindre 40 000 euros par mois. Cela me fait vomir. Mais j'ai totale confiance en vous, chère Laure de La Raudière, et serai heureux de voter pour votre nomination à cette fonction.