Intervention de Dominique Potier

Réunion du mardi 19 janvier 2021 à 17h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Comme l'aurait dit Pierre Mauroy, cette proposition de loi a mis un peu « de bleu au ciel », et je vous en félicite au nom du groupe Socialistes et apparentés, Madame la rapporteure.

Mais je reste circonspect. Vous avez une idée concrète, vous proposez une « petite » solution qui participe à la résolution des « grands » problèmes et soudain, vous reculez ! Nous discutons maintenant de « l'engagement d'une négociation entre le Gouvernement et les parties prenantes en vue de… ». Nous sommes passés d'une idée superbe à quelque chose que je qualifierais d'un peu ridicule si la question n'était pas aussi grave et sensible.

Vous auriez dû anticiper ou, au-delà de l'« heure silencieuse », réfléchir à la prise en compte d'autres situations de handicap, mais de là à inviter les parties prenantes, de façon facultative, à se réunir et à délibérer pour faire des propositions au Parlement, il y a un pas… Vous devez être très déçue, et je partage votre déception.

Nous nous apprêtions à vous soutenir, à rendre obligatoire cette heure silencieuse en 2025 pour les surfaces de vente supérieures à 1 000 mètres carrés, à suggérer l'ouverture de deux plages horaires. Nous nous apprêtions à dire combien cette perspective d'inclusion des plus fragiles était éclairante sur ce que devrait être notre appréhension du commerce et de son contexte, parfois exaspérant. Nous nous apprêtions à dire que nous pourrions travailler à une société plus douce, plus fraternelle, plus spirituelle, que les enseignes devaient s'éteindre et le bruit s'estomper par moment pour faire place à d'autres sensations.

Nous n'en sommes plus aux invitations à discuter ! Combien de colloques, combien de lois à propos du handicap ? Votre magnifique intuition aurait pu faire honneur à l'initiative parlementaire car je ne doute pas une seconde de la sincérité de votre engagement. Les mots que vous avez employés nous sont allés droit au cœur, mais il y a quelque chose d'incongru à conclure par une invitation à délibérer alors que nous disposons partout des cadres nécessaires à cette politique. Nous assistons à une reculade bien décevante.

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