M. Labaronne interroge le sérieux des revues dans lesquelles les articles sont publiés, et M. Perea s'est aussi exprimé à ce sujet. Je tiens à les rassurer sur la qualité de la revue PLOS One, revue internationalement reconnue à comité de lecture. Je tiens l'étude que j'ai citée à leur disposition.
En ce qui concerne la réintroduction, il n'est pas juste de dire qu'il n'y a pas de réintroduction en milieu naturel avec succès. Le rapporteur général a expliqué que les établissements dont nous discutons ne sont pas à l'origine de telles réintroductions. Mais dans le monde, on dénombre quantité de mammifères marins qui ont été rendus à la vie sauvage avec succès. Un exemple célèbre est fourni par l'ancien dresseur de dauphins de la série Flipper, Ric O'Barry, qui a réhabilité une vingtaine de dauphins captifs, avec un protocole bien au point. Tous ces dauphins ont repris leur place dans un environnement bien adapté. Il existe aussi des cas de dauphins qui se sont échappés dans diverses circonstances et sont revenus à la vie naturelle de manière très simple.
L'éthologie, l'étude scientifique du comportement des animaux et de la façon dont ils sentent ou ressentent, n'a plus rien à voir avec ce que nous pensions il y a trente ou quarante ans. Lisez Jane Goodall ou Marc Bekoff, ils expliquent bien que l'on se moquait d'eux il y a quelques décennies, et qu'au contraire, il existe aujourd'hui un consensus dans le monde scientifique pour reconnaître que les animaux sont bien plus sensibles, conscients – sentients, selon le terme consacré – qu'on ne le croit. Je vous invite à lire l'ouvrage extraordinaire à ce sujet de Marc Bekoff, Les émotions des animaux. Prendre conscience de la palette d'émotions dont ils sont capables modifie notre positionnement en tant que citoyen et législateur.
Enfin, je comprends qu'il y a moins de documentation concernant les mammifères marins que les cétacés, mais dans le doute, qu'est-ce qui nous empêche d'aller plus loin ?