Intervention de Thierry Benoit

Réunion du mercredi 10 février 2021 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Dans sa conclusion, M. le rapporteur nous a dit qu'adopter un tel texte était là une belle façon de faire de la politique. Je tenais tout d'abord à le féliciter pour son travail et surtout pour sa constance et sa persévérance dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. On sent bien là toute l'expérience de l'ancien ministre délégué à l'agroalimentaire, qui a porté haut ce message au niveau national, il y a de cela cinq ans, en faisant de ce sujet une priorité.

Toutefois, et sans vouloir être désagréable, je m'étonne qu'une bonne partie des thèmes abordés dans cette proposition de loi ne relève pas du domaine de la loi. Je ne reviens pas sur la volonté de faire de la lutte contre le gaspillage alimentaire une grande cause nationale. Rendre obligatoire l'éducation à l'alimentation à l'école me paraît naturel. La lutte contre le gaspillage ne vaut pas que pour l'alimentation : nous sommes dans une société d'hyperconsommation mondiale, et la pandémie que nous vivons, le dérèglement climatique et les modes de vie de l'humanité en 2021 renvoient tous aux excès de la consommation. Une prise de conscience collective est nécessaire sur ce sujet, que le gaspillage porte sur les énergies fossiles, l'eau ou l'alimentation.

Je ne suis pas étonné que l'on utilise, une fois de plus, la loi comme un outil de communication. Mais, depuis l'époque où vous étiez ministre délégué à l'agroalimentaire, Monsieur le rapporteur, ce dossier a été placé en haut de la pile et il a été régulièrement repris, à l'Assemblée nationale, par le Gouvernement, les députés, lors de l'examen de la loi EGALIM puis de la loi AGEC.

En outre, la commission des lois vient d'adopter, ce matin-même, à l'unanimité, une excellente proposition de loi de Mme Cécile Untermaier visant à modifier le régime indemnitaire des membres du Conseil constitutionnel et interdire le cumul de l'indemnité de membre du Conseil constitutionnel et d'une pension de retraite. Or le groupe Socialistes et apparentés doit définir des priorités en vue de sa journée d'initiative puisqu'il compte présenter dix propositions de loi. Excusez-moi de vous dire cela, cher Guillaume Garot, mais la proposition de loi de Mme Cécile Untermaier représente une réelle avancée, très attendue par nos concitoyens, et dont l'adoption honorerait le Parlement. Je ne dis pas que vos travaux, que je soutiendrai, nous déshonorent, mais j'invite les députés socialistes à faire des choix. J'ai bien compris que le dépôt d'une proposition de loi était aussi un outil de communication, mais la République du bla-bla, j'en suis fatigué. Je suis depuis quinze dans cette maison et j'aimerais maintenant que l'on avance.

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