Nous sommes tellement d'accord que nous ne sommes pas d'accord, avez-vous dit, Monsieur Mahjoubi : nous avons un projet plus grand, plus fort. Quel crédit accorder à cette formule, que nous avons déjà entendue à maintes reprises depuis le début du quinquennat ? On nous a demandé, par exemple, de retirer notre proposition de créer un revenu de base, au motif qu'on allait instaurer le revenu universel d'activité (RUA). En général, on ne voit rien venir !
Nous avons proposé la création de chèques alimentaires dès le commencement de la crise, dont nous pressentions qu'elle serait d'une violence inouïe, notamment pour les jeunes et les plus précaires de nos concitoyens. En avril 2020, nous suggérions de mobiliser à cette fin 150 millions d'euros dans le projet de loi de finances rectificative. Nous avons déjà perdu un an et, pendant ce temps, tant de gens ont eu faim ! Le seul tort de cette proposition était d'émaner de nos rangs et non des vôtres ; et c'est encore le cas aujourd'hui.
La proposition de loi tend à fixer un cadre, qui ne vous empêche nullement d'agir mais vous y invite avec vigueur. Retirez votre amendement de suppression et votez l'article 8 : ne lâchez pas la proie pour l'ombre !