Ainsi que vous l'avez observé, le plan de relance est ambitieux, mais il ne sera efficace qu'à condition que les entreprises s'en emparent. Dans mon département, je constate que les collectivités sont plus promptes que les entreprises à s'emparer des dispositifs pour financer leurs investissements.
L'agenda calendaire du plan de relance ne correspond pas toujours à celui des collectivités, lesquelles sont soumises à des règles de concurrence qui leur imposent plusieurs mois d'attente avant de lancer leurs projets. Par ailleurs, alors que France Relance devrait s'adresser en priorité aux entreprises, celles-ci éprouvent des difficultés à accéder aux appels d'offres compte tenu du maquis de dispositifs que seules les entreprises suffisamment dimensionnées semblent pouvoir appréhender. Enfin, les entreprises de l'économie sociale et solidaire semblent être oubliées des sous-préfets à la relance. Or elles foisonnent de projets qui répondent aux besoins immédiats de nos concitoyens, et créent de l'emploi non délocalisable. Est-il encore temps d'engager une ingénierie de projets et un accompagnement qui permettraient, dans les territoires, d'assurer une meilleure appropriation des dispositifs par toutes les entreprises quelles que soient leur taille et leur nature ? Est-il également encore temps de mettre en place ce fameux guichet unique que réclament les entreprises et le terrain ? Les sous-préfets à la relance ne sauraient être ce guichet. Cette ingénierie de projet garantirait l'efficience du plan de relance en assurant la bonne direction des fonds vers les structures qui en ont le plus besoin, et non vers les mieux outillées pour répondre aux appels à projets.