« Nous sommes en guerre », a déclaré le Président de la République. En tant que citoyen, on le perçoit très bien, entre l'état d'urgence, qui met à l'écart le Parlement, et le couvre-feu à 18 heures, qui ne s'était jamais vu dans notre histoire ; mais l'industrie de guerre, où en est-elle ?
L'arme pour lutter contre la pandémie, c'est le vaccin, nous a-t-on dit. L'an dernier, en pleine crise des hypnotiques, vous aviez indiqué, madame la ministre, lors d'une audition, que nous pouvions faire confiance à Sanofi. Il semble que vous lui fassiez pareillement confiance aujourd'hui : quand Sanofi a annoncé qu'il flaconnerait le vaccin Pfizer à partir du mois de septembre à Francfort, vous vous êtes réjouie. Pourtant, cette annonce contient trois mots et implique trois scandales.
Pourquoi seulement une chaîne de production à Francfort ? Nous avons appris – vous étiez en visite sur le site – que la production du vaccin Johnson & Johnson commencerait à partir du mois de juillet. Pourquoi encore attendre quatre mois ? Notre parlement a voté, à l'unanimité des groupes, le fait que le vaccin soit un bien public mondial. Emmanuel Macron s'est prononcé sur cette question à l'identique il y a un an, tout comme l'Union européenne. Nous sommes maintenant au pied du mur et, plutôt que de recourir à la licence d'office ou aux réquisitions, on attend encore et encore, et l'on envisage un confinement après un allongement du couvre-feu. C'est sans fin !
Je voudrais obtenir des données simples, madame la ministre : combien de doses vaccinales ont été produites en France en février ? Combien de doses vaccinales seront produites en France en mars, en avril, en mai, en juin ? Ces données de base, vous devez les transmettre à la représentation nationale sans attendre que Sanofi vous livre les chiffres !