Intervention de Marie-Noëlle Battistel

Réunion du mercredi 13 octobre 2021 à 9h35
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Noëlle Battistel :

L'effort global de l'État pour le tourisme est difficile à appréhender, car il est réparti entre vingt et un programmes budgétaires, qui relèvent de treize missions, ce qui nuit à la lisibilité des crédits accordés. La mission Économie supporte les dépenses fiscales dévolues au secteur de l'hôtellerie et de la restauration, en particulier les taux réduits de TVA à 10 %. Les dépenses budgétaires afférentes, couvertes par la mission Action extérieure de l'État, se prêtent à plusieurs critiques.

Dans un contexte de pandémie, où les frontières extérieures de l'Union européenne étaient pour l'essentiel fermées, les moyens dévolus au renforcement de l'attractivité de l'offre touristique française n'ont pas été recentrés vers le tourisme intérieur, alors que celui‑ci a permis à de nombreux territoires de connaître une saison proche des précédentes. Le tourisme intérieur et de proximité, en particulier des pays limitrophes, a représenté 86 % des recettes en 2020, et a poursuivi la même dynamique en 2021. Il est urgent de refonder notre stratégie d'activité à l'aune de cette période.

Par ailleurs, le Gouvernement accompagne insuffisamment les territoires dépendants du tourisme international, comme Paris. Le rapporteur spécial de la mission Relations avec les collectivités territoriales (RCT), M. Jean-René Cazeneuve l'a rappelé, s'agissant par exemple des pertes de taxes de séjour. L'action 23 Industrie et services du programme 134, censée soutenir les interventions prioritaires sur les facteurs de compétitivité des entreprises telles que l'innovation, les stratégies immatérielles, l'accès aux technologies de l'information et de la communication et à leurs usages, ainsi que le développement international, ne semble toujours pas disposer de moyens attribués au tourisme, malgré la critique qu'avait émise le rapporteur spécial sur le PLF 2021.

On peut aussi s'interroger sur les moyens exceptionnels que le Gouvernement compte mobiliser lorsque les frontières rouvriront – le plus rapidement possible, on l'espère – pour faire revenir les touristes, notamment asiatiques et américains, qui dépensent le plus lors de leur séjour.

Enfin, la pénurie de personnel inquiète les acteurs économiques du tourisme en montagne, à l'aube de la saison touristique d'hiver. Nous espérons qu'elle aura lieu dans de bonnes conditions. Les indicateurs sont plutôt favorables, mais il ne faudrait pas que des contraintes viennent l'entraver. Je rejoins Mme Deprez-Audebert sur la nécessité de former les salariés aux enjeux de la pluriactivité et de la saisonnalité, et d'aborder le problème du logement social des saisonniers, qui en découle.

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