Je veux tout d'abord féliciter le rapporteur pour avis pour la qualité de son travail.
Malgré une année 2020 particulièrement difficile pour nos entreprises, les chiffres du premier semestre 2021 sont encourageants. Les exportations de biens ont progressé d'environ 18 % par rapport au premier semestre 2020 ; en juin dernier, elles atteignaient presque leur niveau d'avant-crise. L'horizon semble s'éclaircir pour l'industrie française, avec notamment l'annonce du plan France 2030. Quoique nous manquions d'éléments sur le financement de ce dernier, nous ne pouvons que nous réjouir de la volonté du Gouvernement d'encourager l'innovation, notamment dans l'hydrogène vert et les technologies de rupture. Je partage entièrement l'objectif de soutien à la transition écologique des industries de pointe que sont l'aéronautique et l'automobile. Une vigilance particulière est toutefois requise pour la filière aéronautique : comme le souligne à juste titre M. le rapporteur pour avis, en juillet 2021 les exportations dans le secteur aéronautique n'atteignaient que 53 % de leur niveau d'avant‑crise. La reprise plus tardive qu'escompté du trafic aérien pèse sur la capacité d'investissement de la filière, notamment pour les chaînes d'assemblage des longs courriers.
Aussi, bien que la conjoncture économique soit favorable, convient-il de procéder à la sortie progressive des dispositifs d'aides liées à la crise avec prudence et en concertation avec les acteurs, de manière à accompagner au mieux les PME sous-traitantes. Dans le cadre de notre mission d'information sur l'avenir du secteur aéronautique en France, nous aurons l'occasion de formuler un certain nombre de propositions en vue de booster nos exportations, en soutenant la décarbonation de l'industrie aéronautique.
Nous connaissons tous les difficultés que rencontrent nos PME et nos ETI pour faire valoir leurs atouts à l'international. Je tiens à saluer l'action déployée par Business France pour les aider à être des acteurs compétitifs sur le marché européen et mondial. Afin d'assurer à cette démarche un succès durable, il paraît nécessaire d'œuvrer rapidement à la conclusion d'un nouveau contrat d'objectifs et de moyens avec Business France, l'actuel arrivant à échéance en 2022.
Le rapport pour avis revient longuement sur la stratégie à déployer pour réduire la vulnérabilité de la France aux intrants étrangers. Depuis le début de la crise, nous percevons avec une plus grande acuité notre dépendance à certains produits étrangers, notamment pour ce qui concerne l'industrie du médicament. Il est intéressant d'observer que 75 % des vulnérabilités d'approvisionnement sont concentrées dans les secteurs de la chimie et de l'agroalimentaire. La pénurie actuelle de matières premières illustre à nouveau la porosité de notre marché intérieur aux fluctuations des prix et des quantités. Il est essentiel de combattre cette tendance par une définition précise des intrants et par la coordination des politiques de résilience à l'échelon européen. Il me paraîtrait à cet égard judicieux de profiter de la présidence française de l'Union européenne pour inciter les États à intégrer des clauses miroirs dans leurs accords commerciaux, afin de ne pas créer de dépendance à l'égard de pays disposant de normes de production moins strictes.