C'est un amendement pour les marchands de sommeil ! Vendre en bloc à des personnes morales du logement social, c'est créer des copropriétés dégradées. Vous avez peut-être eu vent de la décision du préfet de vider une tour en une semaine à Épinay-sur-Seine ? En Seine-Saint-Denis, à Clichy-sous-Bois, à Montfermeil, sans parler de La Grande Borne, Grigny et autres, d'immenses problèmes urbains et sociaux surviennent dans des copropriétés dégradées – c'est pareil à Marseille et dans des tas d'endroits.
Autoriser que l'on vende du logement HLM à ses occupants s'ils le souhaitent et s'ils en ont les moyens, très bien. Mais le vendre en bloc à des personnes morales, c'est mettre le ver dans le fruit. Je vous mets au défi de dire le contraire. Allez voir partout où les logements sociaux ont été vendus de cette manière : lorsqu'Icade a vendu 45 000 logements en Île-de-France, une personne morale achetait en bloc un immeuble de 100 ou 150 logements, puis divisait le lot, attirant tous les « marlous » habitués à acheter dans les salles de vente ou les tribunaux. Ce sont aujourd'hui des copropriétés dégradées.
Il est incompréhensible que le Sénat ait introduit un amendement qui permette de vendre en bloc des logements HLM. C'est un amendement « marchands de sommeil », il n'y a pas d'autre mot.