Monsieur le ministre, je veux saluer à mon tour votre action, qui s'est inscrite dans la durée puisque vous serez avec Valéry Giscard d'Estaing les deux seuls ministres de la Ve République à avoir détenu ce portefeuille pendant cinq années consécutives.
Beaucoup de mesures sont à porter à votre crédit. Avec la pandémie, le « quoi qu'il en coûte » puis le « quoi qu'il arrive » ont permis de déployer plus de 150 milliards d'euros en moins de deux ans. Encore récemment, de nouveaux soutiens décisifs ont été octroyés aux discothèques, au secteur de l'événementiel et aux traiteurs. En convertissant Bercy à la dépense, vous avez obtenu d'excellents résultats dans vos efforts de relance.
Les moyennes positives ne doivent cependant pas nous faire oublier les problématiques qui persistent ici et là. Je pense notamment au secteur automobile, en particulier aux équipementiers, nombreux dans mon département, l'Yonne. Récemment, l'entreprise Automotive Lighting, fabricant de feux arrière implanté à Saint-Julien-du-Sault, s'est mise en grève après la perte du marché de PSA, qui lui préfère la production d'entreprises polonaises légèrement moins chères. Nous avons pu obtenir la non-fermeture de l'usine ainsi que de futures commandes, et des projets d'investissements sont à venir, dont je vous ferai part. Mais, à quelques kilomètres de là, l'usine Benteler Automotive, sous-traitant allemand, va fermer ses portes : en perte de vitesse face à des concurrents installés dans des pays à bas coûts, le site d'emboutissage à chaud de Migennes subit des pertes financières depuis des années et, sans repreneur sérieux, 400 emplois sont en jeu.
Au mois de juillet, le Gouvernement annonçait que de nouveaux projets bénéficieraient du fonds de soutien à la modernisation et à la diversification des filières automobile et aéronautique, à hauteur de 72 millions d'euros.
Fort de votre bilan, que proposez-vous pour venir en aide aux entreprises qui rencontrent des difficultés telles que celles que je viens d'évoquer ? Vous aviez annoncé qu'en contrepartie d'aides importantes de l'État, les constructeurs automobiles, comme Renault ou Peugeot-Citroën, devaient s'engager à maintenir leurs contrats avec les sous-traitants français, voire à relocaliser certaines chaînes de valeur en France. Qu'en est-il ?
Enfin, face à la concurrence internationale, quelles pistes pourraient être exploitées dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne pour que les atouts économiques de nos partenaires ne se retournent pas contre nous ?