Vous avez raison, Monsieur le ministre, on ne peut pas vous accuser d'avoir trahi les promesses faites par M. Emmanuel Macron en 2017. En effet, il s'était engagé à être en quelque sorte le contraire d'un Robin des bois ; or, cinq ans de redistribution plus tard, selon l'Institut des politiques publiques, les personnes du premier décile, c'est-à-dire les plus pauvres, y ont perdu alors que les plus riches y ont très largement gagné. On n'est pas déçu ! Vous l'avez dit vous-même, Les Républicains en avaient rêvé, vous l'avez fait : la suppression de l'ISF, la diminution de l'impôt sur les sociétés, la baisse des allocations chômage ou la réforme du droit du travail… Moi en revanche, je n'en avais jamais rêvé !
Libération consacre sa une d'aujourd'hui à l'« ISF gate ». Le quotidien révèle que, pour échapper à l'impôt de solidarité sur la fortune, de grandes familles françaises – parmi lesquelles les fondateurs de Carrefour, le créateur de Nobilis, les propriétaires des pastilles Pulmoll ainsi que de grands noms de l'aristocratie – ont placé 4 milliards d'euros dans un trust nommé Blue Bridge et situé à Montréal, dans un pays cher au cœur du président de notre commission. Que va faire le ministère de l'économie ?
Cela nous rappelle le scandale OpenLux, sur lequel vous avait interrogé M. Sébastien Jumel : en effet, 15 000 de nos concitoyens parmi les plus fortunés ont placé l'équivalent de 4 % du PIB à Luxembourg. Vous aviez répondu à notre collègue que vous n'aviez pas de réponse précise dans l'immédiat, mais que vous alliez vérifier ces informations. Quelle réponse précise pouvez-vous donc nous apporter à présent ?
Enfin, un grand nombre de fonderies délocalisent. Or il s'agit de sous-traitants de grands groupes automobiles tels que Peugeot ou Renault, entreprises dont l'État est le principal actionnaire ou auxquelles il a prêté de l'argent. Que fait-il pour s'opposer à ces délocalisations ?