La soirée est belle, l'énergie du rapporteur et l'enthousiasme de la secrétaire d'État communicatifs. J'attends toutefois les réponses aux quelques ombres que M. Matthieu Orphelin a apportées à ce tableau presque idyllique de la gestion du Rhône. Je suis cependant plutôt convaincu et ne poserai de questions que par curiosité. Très impliqué dans les débats de la loi PACTE, j'ai l'habitude de dire aux entrepreneurs et syndicalistes locaux que, plus que la « raison d'être », c'est la façon de faire qui compte, et comment on l'évalue.
Je souhaite donc vous interroger sur les modalités de partage des bénéfices réalisés. Quelles sont l'échelle des salaires, la part octroyée au capital et au travail ? C'est à ces éléments triviaux qu'on mesure le vrai du faux, la part du roman et de la réalité.
Pour ce qui concerne les énergies renouvelables, Madame la secrétaire d'État, on pourrait s'étonner du désordre qui règne dans le pays : il y a des conflits partout, sur les éoliennes, sur le photovoltaïque, sur la biomasse ; partout, on se déchire ; des profits éhontés sont faits, des paysages, dévastés, des modèles agricoles, déformés. La planification, la concertation, la capacité d'une gestion holistique des ENR dans les écosystèmes économiques et écologiques de l'agriculture, des sols, des paysages, voilà un bon projet pour le prochain quinquennat.
Êtes-vous convaincue qu'une gestion intégrée, économique et écologique, peut produire de tels résultats ? C'est bien la concertation, l'organisation, la puissance publique, et non le marché, qui peuvent réguler cela.
Enfin, peut-on tirer des leçons de la CNR pour d'autres fleuves ? Pour la Moselle, nous pourrions, comme pour le Rhône, penser à une gestion unifiée, combinant énergie et transports. Existe-t-il des exemples d'adaptation de ce qui a été inventé pour le Rhône il y a un siècle ?