Monsieur le ministre, je souhaiterais revenir sur votre action dans le domaine de l'agriculture urbaine. Nous l'avons tous noté, le contexte de la crise sanitaire a accentué l'appétence de nos concitoyens pour les circuits courts. Une attention plus particulière a été portée à la valorisation des jardins partagés et à l'agriculture urbaine. Leur développement est en effet très positif pour nos centres urbains. Ce sont des espaces privilégiés de biodiversité et des lieux conviviaux, qui participent directement à la cohésion sociale des quartiers. Ils contribuent à la sensibilisation des habitants aux questions environnementales et constituent un véritable pont entre le monde urbain et le monde agricole. Je salue l'engagement du ministère sur cette question, notamment au travers de l'affectation de 17 millions d'euros du plan de relance aux jardins partagés et collectifs. Je trouve particulièrement enthousiasmante l'opération « Les quartiers fertiles », pilotée par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), qui vous permet de mettre l'accent, avec la ministre chargée de la ville, sur les quartiers de renouvellement urbain.
Les projets financés permettent de mettre l'agriculture urbaine au cœur des quartiers prioritaires de la ville. C'est le cas, par exemple, pour le quartier des Izards, à Toulouse, qui accueille l'Edenn, un écopôle destinée à l'alimentation durable et à l'agriculture urbaine, que j'ai eu la chance de visiter. Ce projet est l'occasion de maintenir et de développer les dernières terres agricoles de la ville, de cultiver des produits frais, locaux et de saison, et de participer à l'emploi local, ainsi qu'au dynamisme du quartier.
Cela étant, le développement de ce projet se heurte au problème plus général de la disponibilité du foncier. En effet, l'agriculture urbaine entre en concurrence directe avec la promotion immobilière, à qui les terrains libres sont souvent prioritairement réservés. Or, la nécessité de créer des espaces affectés aux jardins partagés grandit, et doit être conciliée avec l'impératif de produire toujours plus de logements. Quelles sont les pistes envisagées pour conserver des terrains à destination de ces projets ? L'agriculture urbaine et le développement de logements pour tous nos concitoyens sont-ils compatibles, Monsieur l'ancien ministre du logement ?