Intervention de Adélaïde Zulfikarpasic

Réunion du mercredi 1er septembre 2021 à 15h30
Mission d'information visant à identifier les ressorts de l'abstention et les mesures permettant de renforcer la participation électorale

Adélaïde Zulfikarpasic, directrice de BVA Opinions :

Le débat sur le rôle des instituts de sondage est sans fin…Nous sommes tous d'accord pour dire que oui, les sondages ont une influence sur le vote des individus, mais au même titre que d'autres informations : la lecture des journaux, l'utilisation des réseaux sociaux… En dépit de leurs imperfections, les sondages sont un outil que nous essayons de rendre le plus fiable possible, le plus objectif dans la mesure de l'opinion. Si demain il n'y avait plus de sondages, sur quoi s'appuierait-on ? Sur les prises de parole, les fake news ?

Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris le système que vous proposez, madame Dubois, mais je crois que cela rejoint la réflexion de Jean-François Doridot sur l'évolution du mode de scrutin et l'introduction d'une plus grande part de proportionnelle, qui permettrait une diversification et une représentation plus large des sensibilités politiques.

L'influence d'une campagne électorale, en tant que telle, n'a jamais été mesurée. Une campagne est faite de séquences multiples, avec des débats, l'envoi des professions de foi, des campagnes de communication… De toute façon, il est très difficile pour les individus de rationaliser a posteriori leur décision et de donner de manière exhaustive et dans le détail les raisons qui ont déterminé leur comportement électoral. Il est toutefois évident que la campagne a des effets sur celui-ci. Pour notre part, nous essayons de mesurer, en constituant des échantillons appariés, les différences de comportement électoral entre des personnes qui ont été exposées à des messages politiques et d'autres qui ne l'ont pas été. Nous avons notamment travaillé avec le service d'information du Gouvernement sur des campagnes d'incitation au vote : on mesurait, après le scrutin, l'impact de ces messages. Cela dépend beaucoup du scrutin, de sa nature et de ses enjeux, mais il y a quand même des invariants. La norme sociale, par exemple, joue. Un message disant : « 80 % des électeurs vont voter pour le maire. Et vous, qu'attendez-vous pour aller voter ? », on sait que cela aura un effet. L'incarnation de la fonction, la bonne identification des candidats, cela marche aussi : ça fonctionne très bien pour les maires, par exemple.

Enfin, je ne mesure pas l'impact de l'inscription systématique des jeunes sur les listes électorales. J'aurais tendance à dire que s'il existe, il reste marginal face au phénomène de désintérêt des jeunes pour le politique traditionnel.

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