Vous nous avez tous dit que nous restons une nation éminemment politique, que les Français ont la volonté de participer à la vie politique ou en tout cas de la comprendre, et qu'ils ressentent la nécessité de trouver une utilité dans l'élection – que cette utilité tienne au fait qu'ils seront représentés, ce qui nous ramène à la question de la proportionnelle, ou simplement au « pourquoi » du vote. De ce point de vue, les compétences des régions et des départements étant entremêlées, il a pu y avoir une certaine incompréhension aux dernières élections.
Avez-vous fait des études sur la compréhension qu'ont les Français de leurs institutions, et, si c'est le cas, pouvez-vous nous les fournir ? Savent-ils ce quel est le rôle d'un département, d'une région, du Conseil d'État ? Car plus l'on connaît ses institutions, mieux l'on comprend l'utilité de s'exprimer à l'élection correspondante. Je pense qu'il y a un réel problème de pédagogie. Notre nation « éminemment politique » est marquée par une déconnexion entre l'utilité du vote et de la vie civique d'une part, et l'engagement dans la société, d'autre part.
Enfin, avez-vous des éléments qui permettraient de lier la complexification flagrante de nos institutions, au fil des cinquante dernières années, et la baisse de la participation ? En voulant prétendument simplifier, on a créé des strates effroyablement enchevêtrées aux yeux des Français.