Tout ce qui touche à la participation est vraiment difficile à analyser. Vous avez dû rencontrer de nombreux citoyens qui, à la veille des régionales, ne savaient pas s'ils allaient voter, ni pour qui ils allaient voter. Pareillement, puisque Adélaïde Zulfikarpasic a évoqué la question des reconstitutions de vote, je peux vous dire qu'ils peuvent se tromper, en toute honnêteté, sur leurs votes passés. Comme je l'ai évoqué, IPSOS mène certaines enquêtes en réinterrogeant les mêmes personnes dans la durée. Or, lorsqu'on leur demande pour qui ils ont voté lors des élections précédentes, il arrive qu'ils changent leur réponse ! Cela ne veut pas dire qu'ils mentent, c'est qu'ils ont reconstruit le passé. Aujourd'hui, ce n'est pas un secret et mes trois autres collègues pourront le confirmer, on ne se rappelle pas forcément avoir voté pour François Fillon. Et au fur et à mesure qu'on s'éloigne du match Balladur-Chirac de 1995, il y a de moins de moins de gens qui disent avoir voté pour Balladur. Ils préfèrent avoir voté Chirac – et ils y croient !