Intervention de Guillaume Vuilletet

Réunion du mercredi 8 septembre 2021 à 11h35
Mission d'information visant à identifier les ressorts de l'abstention et les mesures permettant de renforcer la participation électorale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Vuilletet :

J'apprécie beaucoup vos propos car, sur ce sujet, les positions peuvent être diverses. Je suis très attaché au vote physique traditionnel, tant pour la sécurité que pour la symbolique qu'il représente. Se rendre à l'urne est important, même s'il faut trouver des facilités pour les personnes qui en sont éloignées.

Vous faites une différence entre le vote électronique, avec toutes les préventions que vous décrivez – elles seront maintenues encore un certain temps, avant que le dispositif ne puisse être sécurisé – et la participation numérique, qui vise à favoriser une participation aux décisions, un débat public et citoyen entre les habitants d'une collectivité.

Le mot « centralité » convient pour décrire ce qui ne va pas. Pour autant, la décentralisation ne semble pas être la réponse : un maire d'une très petite commune peut être autoritariste et ne laisser aucun espace à la démocratie. C'est une question de pratiques et d'ouverture, non d'opposition entre l'État et les citoyens.

Pour la première fois, le Grand débat, à la suite de la crise des Gilets jaunes, ou la Convention citoyenne pour le climat se sont articulés autour d'un débat physique, avec des réunions partout, et de la volonté de recueillir des contributions à distance. Elles ont d'ailleurs été nombreuses, sur différentes thématiques. Quel regard portez-vous sur ce phénomène et ce que l'on en a fait ? A-t-on pris un avis que l'on n'a pas su suivre ni faire connaître par la suite ? Son résultat a-t-il au contraire été satisfaisant ?

S'agissant de la campagne électorale, le serpent de mer de la digitalisation des professions de foi revient régulièrement. Nos amis de Bercy sont favorables à la mesure, qui ferait économiser quelques dizaines de millions d'euros à chaque élection. Je lui préfère la campagne papier, qui, encore une fois, présente une force symbolique. Ces documents sont souvent lus en priorité par les citoyens. Doit-on opposer les deux ? Laquelle est souhaitable ?

Enfin, les représentants des instituts de sondage nous ont expliqué que la crise était politique avant d'être une crise du vote, ce que nous pouvons entendre. Ils vantaient leurs méthodes pour estimer l'opinion des gens. Or, de nombreux sondages sont administrés par internet, ce qui pose des questions quant à la localisation et à l'identité des sondés. Si le petit-fils de Mme Dupont, 65 ans, répond à sa place, il aura probablement un avis différent de celui de sa grand-mère sur le rap ou la dépénalisation du cannabis. Qu'en pensez-vous ?

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