Intervention de Monique Iborra

Réunion du mercredi 8 septembre 2021 à 11h35
Mission d'information visant à identifier les ressorts de l'abstention et les mesures permettant de renforcer la participation électorale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Iborra :

Je partage votre avis : le numérique n'est pas une fin en soi. Cela ne signifie pourtant pas qu'il ne doive pas être exploré. Nous sommes là pour ça. Pour certains publics, il y aurait même une demande. Je ne prétends pas avoir réalisé un sondage, mais j'ai interrogé plusieurs jeunes, qui se disaient favorables à un vote électronique tout en étant gênés par ce qui est autour, par exemple, le fait de trouver un bureau de vote. Ils ne savent pas comment cela fonctionne, n'ont pas le temps ou sont occupés ailleurs. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils participeraient au vote électronique, s'il était organisé.

Le vote électronique ne permettra pas de réduire d'un coup de baguette magique le problème auquel on est confronté. Une fracture numérique existe ; il ne faut pas la nier. Elle est visible dans les zones rurales : si demain, on offrait aux gens la possibilité d'un vote électronique, ils ne s'en saisiraient pas.

Un travail préalable est indispensable pour en arriver là. Il est vrai qu'en France, nous sommes très en retard sur ce point. Sinon, on traiterait le symptôme – avec difficulté, d'ailleurs –, non la maladie.

Enfin, pour revenir sur vos propos de tout à l'heure, qu'entendez-vous par « décentralisation » ? Si c'était la réalité, on constaterait un sursaut dans les élections locales. Or, ce n'est pas le cas. Si vous parlez d'un allégement des procédures technocratiques, je pourrai vous suivre. La technocratie existe dans les collectivités locales comme au niveau national. Les niveaux d'organisation administrative, trop nombreux, ne favorisent pas l'intervention du citoyen. Dans certaines mairies et certains départements, les réunions publiques organisées sont annulées car très peu de personnes s'y rendent.

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