Nous œuvrons depuis plusieurs années de manière bénévole pour alerter quant aux biais des modes de scrutins, qui sont pointés par la science depuis plus de deux siècles. Nous promouvons des solutions pour remédier à ces biais. Nous représentons l'association Mieux voter, qui existe depuis trois ans et demi. Nous sommes ici devant vous pour tenter de vous convaincre qu'une partie de l'abstention est liée au mode de scrutin qui empêche les électeurs de s'exprimer réellement sur l'offre politique. Ce phénomène entraine un certain nombre de frustrations. Aujourd'hui, lorsque vous êtes mécontent de l'offre politique, vous ne pouvez pas le signifier lors du scrutin. Vous pouvez l'exprimer ailleurs, par d'autres moyens qui ne sont pas toujours républicains. Vous pouvez voter blanc, mais votre vote ne sera alors pas pris en compte, ou encore voter par défaut pour un autre candidat. Or, dans ce cadre, votre vote sera assimilé à un vote d'adhésion. Il ne subsiste alors comme option rationnelle que l'abstention. Nous promouvons un nouveau mode de scrutin, le vote par jugement majoritaire, qui est issu de la recherche française. Il enrichit l'expression des électeurs, libère cette expression et mesure l'état de l'opinion. L'électeur est conduit à évaluer l'ensemble des candidats sur une échelle commune de mentions allant d'« excellent » à « à rejeter ». Le candidat qui obtient la meilleure évaluation l'emporte. Ce processus supprime le vote utile — véritable fléau démocratique dans notre pays —, tandis qu'il rend obsolète le vote blanc, si tant est que le vote blanc constitue l'expression d'un rejet de l'ensemble des candidats.