Au travers de ces différentes interventions, nous sortons des sentiers battus, ce qui positif. Vous nous proposez de la matière pour mener notre réflexion. Pour autant, monsieur Durand, vous nous faites un procès d'intention. Quand vous dites qu'au Parlement nous discutons, quelqu'un répond par le contraire et le débat se clôt, c'est bien mal connaître notre travail et ce que nous essayons de mener à bien ici chaque jour. Si nous ne nous contentions que de cela, la République ne fonctionnerait pas. Nous débattons, nous échangeons et nous votons. Or voter, c'est choisir. L'ensemble des députés a tout intérêt à ce qu'un maximum d'électeurs se déplace. L'élection par le plus grand nombre nous fournit notre légitimité pour travailler, nous confère notre capacité à faire, à rassembler et à réfléchir sur la manière de porter des politiques publiques. Vous avez parlé d'une fête de l'électeur, j'y vois plutôt une célébration de la République. Nous célébrons la République lorsque nous effectuons un choix entre plusieurs solutions pour diriger un pays, une commune ou une collectivité. Il s'agit donc d'un acte citoyen qui permet de rassembler. Vous constaterez que vous avez la possibilité de venir vous exprimer et nous vous invitons avec plaisir à venir partager, et expliquer les solutions que vous envisagez. Chacun demeure libre de partager ou non vos opinions.
Madame Staron, la dépolitisation du débat public n'a-t-elle pas engendré une forme de désengagement de l'électeur qui ne sait pas comment se retrouver ? Il n'existe plus d'axes politiques forts, de verticalité marquée pour opérer un choix particulier. L'absence d'étiquette gomme la lisibilité que demande le citoyen pour effectuer son choix. Comment mieux expliquer les enjeux afin que les électeurs reviennent aux urnes ? Que doit-on changer ?
Concernant le jugement majoritaire, vous avez expliqué qu'un vote serait une photographie à l'instant T. Un sondage est une photographie. Le vote est un choix entre plusieurs options qui déterminera ensuite les politiques qui seront menées. Quel scrutin faudrait-il modifier ? À quelles élections pourrions-nous effectuer un essai de ce mode de scrutin que vous proposez ? Que pensez-vous du vote obligatoire ? Permettrait-il la reconnaissance du vote blanc ? Sans vote obligatoire, le vote blanc et l'abstention créeraient un empêchement de celles et ceux qui seraient élus. Pensez-vous qu'un seuil minimal devrait être requis pour valider une élection ? Que devrions-nous changer dans les campagnes électorales ? Avez-vous présenté le jugement majoritaire dans des collectivités ? Avez-vous obtenu des propositions d'essai pour des projets portés dans des communes ?