Ma première remarque s'adresse au think tank Synopia. Vous avez raison de vous focaliser sur le fond plutôt que sur les outils. Nous ne pourrons sans doute agir qu'à la marge concernant les outils. Qu'est-ce que la représentation ? La bipolarité gauche/droite ne fonctionne plus comme avant. Toutefois, il en reste quelque chose. La politique ce n'est pas seulement choisir des options, il s'agit également de se positionner dans des représentations. En l'absence de retour en arrière, comment assumer ces positions désormais ? Quels sont les repères donnés sur les migrations, la transition écologique ?
Le dépit ou le dédain à l'égard du vote blanc me choque. Je suis sensible à vos arguments. La volonté des élus de se protéger me gêne également. Néanmoins, je ne comprends pas sur quoi débouche votre vision. Intellectuellement, j'entends, vos propos me paraissent justes, mais je ne vois pas où cela nous mène.
La proposition de Mieux voter est intéressante. Il s'agit d'effectuer un choix et de l'exprimer très précisément. Cependant, vous ajoutez de la complexité là où il en existe déjà. Effectivement, il serait bénéfique de réfléchir à des expérimentations locales. Toutefois, si ma collègue parlait de peu de maturité, je dirais l'inverse : ne s'agit-il pas d'une idée d'intellectuels ?
Les révolutionnaires se sont déjà posé toutes ces questions, ainsi que le montre Patrice Gueniffey dans La Raison et le Nombre. En 1792, il existait d'importants problèmes d'abstention. Nous ne trouverons pas la solution chez les révolutionnaires. Cependant, l'apport de cette observation est particulièrement utile pour notre réflexion contemporaine.